Et si un Kennedy revenait à la Maison Blanche pour “rétablir la vérité” et mettre fin "à la censure” aux États-Unis ?

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France-Soir
Publié le 02 mai 2023 - 14:30
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JOSEPH PREZIOSO / AFP
Robert F. Kennedy défie Joe Biden aux primaires, en vue de l'élection présidentielle américaine de 2024.
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PRÉSIDENTIELLLES AMÉRICAINES - Joe Biden a-t-il du souci à se faire aux primaires démocrates ? Robert F. Kennedy Jr., fils de l’ancien ministre de la Justice, Robert Francis “Bobby” Kennedy, lui-même neveu du 35e président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, est candidat à l’élection présidentielle américaine de 2024. Cet avocat spécialisé dans le droit de l'environnement entend “rétablir la vérité” et mettre fin "à la censure" liée à la gestion de la crise du Covid. Figure du mouvement anti-vaccination, Robert F. Kennedy Jr. affirme être en “meilleure position” face à Donald Trump que Joe Biden, dont la popularité est en baisse.

Robert F. Kennedy Jr. se définit comme un “diseur de vérité” qui va mettre “fin à la division" de son pays. Dans son discours de lancement de campagne du 19 avril 2023 depuis Boston, fief de la famille Kennedy, il a affirmé que sa mission, en cas d'élection, sera "de mettre fin à la corruption." Une corruption qu'il décrit comme une sorte de "fusion" entre les pouvoirs de l'État et des entreprises, "qui menace d’imposer un nouveau type de féodalisme”.

Le candidat démocrate, qui a critiqué la fermeture des écoles et des entreprises pendant la pandémie de Covid, a accusé le gouvernement et les médias de “mentir” aux Américains. Le gouvernement et les entreprises veulent, a-t-il ajouté, “empoisonner nos enfants et notre peuple avec des produits chimiques et pharmaceutiques, exploiter nos actifs pour évincer la classe moyenne et nous maintenir dans un état de guerre constant”. 

“En meilleure position que Biden pour affronter Trump” 

Interrogé par Fox News sur la réaction “peu enthousiaste” des démocrates à sa candidature, Robert F. Kennedy Jr. estime que sa position est “bien meilleure” que celle que son adversaire aux primaires et actuel pensionnaire de la Maison Blanche. “Actuellement, les sondages montrent que Biden est en train de perdre contre Donald Trump (...) Je pense être en meilleure position pour battre” le candidat républicain, poursuit-il.

L'avocat a insisté sur son opposition à Joe Biden, qui porte à ses yeux “sur des questions fondamentales telles que la guerre, le Sénat, le contrôle des grandes entreprises et les compagnies pharmaceutiques", mais aussi sur la conception même de la liberté d'expression : "Je ne pense pas que la Maison Blanche devrait censurer ses détracteurs politiques”, a-t-il dit de façon cinglante.

Une censure dont a été victime l'association à but non lucratif Children’s Health Defense (CHD), dont Robert F. Kennedy Jr. est le fondateur. En août 2022, Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a supprimé les comptes de CHD “pour violations répétées de nos politiques sur le Covid-19”.

Une décision alors dénoncée à l'époque par l'actuel candidat à la présidentielle qui pointe aujourd'hui directement la responsabilité de l'administration Biden : “Facebook agit ici comme un représentant de la croisade du gouvernement fédéral, pour faire taire toute critique des politiques draconiennes du gouvernement”

“Récemment, la Maison Blanche demandait aux réseaux sociaux de me censurer. Il y a aussi des procureurs qui ont contacté ces plateformes. On connaît cela grâce aux Twitter Files et les fuites d'e-mails. Nous en avons les preuves évidentes", a-t-il précisé à CNN.  

Satisfaire “l'appétit” des Américains pour la “vérité” 

Kennedy fait encore les frais de cette “politique interne”, cette fois-ci de la part de Google-Alphabet. Son interview avec une animatrice, Kim Iversen, a été supprimée de YouTube pour avoir violé la politique d'utilisation de la plateforme "en matière de désinformation médicale”.  

Des conditions d'utilisations ou autres “règlements internes” qui sont interprétés ou dictés notamment par des agences de renseignements étasuniennes et des organisations issues de la société civile, accusées de censurer des contenus sensibles pour le pouvoir ou la sphère industrielle.

Kennedy veut sortir de ce schéma qui a été révélé grâce à l'enquête des Twitter Files menée par plusieurs journalistes indépendants. Il estime que les Américains “ont un appétit” pour la vérité. Non seulement à propos de la pandémie et sa gestion, mais également sur la politique étrangère des États-Unis.

Début avril, il critiquait la “stratégie néoconservatrice” de son pays qui consiste à maintenir “son hégémonie par une projection agressive de la puissance militaire”, à l’opposé de la Chine qui a “supplanté l’Empire américain en projetant, habillement, sa puissance économique”.  

Kennedy a évoqué “l’effondrement” de l’influence diplomatique américaine au Moyen-Orient, notamment en Arabie saoudite après la réconciliation de ce royaume avec l’Iran grâce aux efforts diplomatiques de la Chine.

Dans un tweet, repris ci-dessous, il qualifie la guerre d'Ukraine d'“effondrement final” du “siècle américain des néoconservateurs”, dont les “projets en Irak et en Ukraine ont coûté 8100 milliards de dollars en évidant la classe moyenne, en détruisant le dollar sans rien faire pour faire avancer la démocratie ou gagner des alliances ou de l'influence”. 

Dans son discours de lancement de campagne, Robert Francis Kennedy Jr. a particulièrement ciblé la CIA et son rôle à propos des orientations prises par cette politique étrangère. “Quand mon oncle est entré en fonction, deux mois plus tard, il combattait son appareil de renseignement et son armée”, a-t-il déclaré, faisant référence à JFK.

L’agence de renseignement a un rôle clé dans l’invasion militaire de l’Irak, d'après lui. “Les néoconservateurs et la CIA ont dû aller en Irak et faire un changement de régime. Nous avons dépensé 8.000 milliards de dollars et qu’avons-nous obtenu pour cela ? Rien… L’Irak est maintenant bien plus mal qu’il ne l’était lorsque nous y sommes allés. Nous avons tué plus d’Irakiens que Saddam Hussein ne l’a jamais fait”, a-t-il déclaré. 

Une popularité en hausse 

Tout comme Donald Trump en 2016, Robert F. Kennedy Jr. a affirmé que “ce sont les États-Unis qui ont créé Daech et fait monter deux millions de réfugiés en Europe”. L'avocat entend bien satisfaire cet appétit pour la vérité sur ce sujet et bien d'autres, promettant de “dire beaucoup de choses”. “Ils vont beaucoup entendre parler de moi !", s'est exclamé Kennedy à l'encontre de l'establishment.  

Depuis l’annonce de sa candidature début avril, Kennedy a récupéré une partie des partisans de Joe Biden. En effet, selon un sondage du 22 avril du quotidien USA Today et de l'Université de Suffolk, il était soutenu par 14% des électeurs démocrates, contre 60% pour Biden. Un autre sondage de Fox News, publié quelques jours plus tard, lui attribue un pourcentage de 19% contre 62% pour l’actuel président.  

Joe Biden a annoncé sa candidature à un second mandat le 25 avril dernier dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Son annonce a été suivie par des sondages qui décrivent un président “impopulaire” et “trop vieux” pour achever en théorie ses 8 ans de mandats à l'âge de 86 ans.  

Présenté jusque-là comme le candidat favori du parti démocrate, le président des États-Unis doit maintenir son avance sur Robert Kennedy Jr., dont la popularité reste sur une dynamique positive selon les sondages, et Marianne Williamson, auteure de livres à succès sur la spiritualité et le bien-être.

Première à s’être lancée en mars 2023 dans les primaires de son parti, cette autre candidate démocrate avait également dénoncé un “système politique résistant au changement” et “corrompu” par les grandes entreprises.

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