Turquie : après l'échec du coup d'Etat, les arrestations se multiplient dans l'armée et la justice
Le pouvoir turc avait prévenu aux premières heures de la tentative de coup d'Etat qui a eu lieu vendredi 15, la répression contre les insurgés et leurs soutiens serait féroce et sans pitié. Les autorités turques multiplient les coups de filet, arrêtant militaires et magistrats soupçonnés d'être proches du prédicateur Fethullah Gülen, un ex-allié du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'être l'instigateur du putsch.
Ce lundi, les arrestations se chiffraient à plus de 8.000 selon le gouvernement islamo-conservateur d'Erdogan. Aux premiers rangs des interpellées, on compte pas moins de 103 généraux et amiraux de l'armée, 30 gouverneurs de provinces et plus d'une cinquantaine de hauts fonctionnaires, notamment dans la magistrature. Près de 3.000 mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de juges et de procureurs.
Tous sont soupçonnés d’avoir pris part au putsch raté qui s’est déroulé dans la nuit de vendredi et a fait au moins 300 morts. Parmi les grosses prises, le général Mehmet Disli, qui a mené la prise d’otage du chef d’état major Hulusi Akar, ainsi que l’ancien chef de l’armée de l’air, le général Akin Oztürk, soupçonné d’être un meneur du putsch.
Plus de 9.000 policiers et membres du ministère de l'Intérieur ont également été limogés de leur fonction.
Erdogan a déclaré dimanche 14 que le "virus" factieux serait éliminé de l'ensemble des institutions de l'Etat. Devant une foule de ses partisans en quasi-transe, le prédisent turc à promis de tout faire pour rétablir la peine de mort de son pays. Cette purge vise essentiellement des personnes soupçonnées de liens avec le prédicateur exilé aux Etats-Unis, Fethullah Gülen. Bête noire du président turc, il est accusé d'avoir fomenté cette tentative de putsch, ce que le prédicateur a formellement démenti. Recep Tayyip Erdogan a personnellement sommé son homologue américain de le lui "livrer".
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a pointé le possible "danger" d'un "retour en arrière face à la démocratie". Le commissaire européen à l'Elargissement Johannes Hahn, chargé du dossier de la candidature turque à l'UE, a même suggéré que le gouvernement turc avait déjà préparé, avant la tentative de coup d'Etat, une liste de gêneurs à arrêter.
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