Un journaliste de Fox News traite Poutine de "tueur", le Kremlin veut des excuses, Trump prend la défense du président russe
C'est nouveau "couac" diplomatique d'un genre un peu particulier qui vient de se produire entre les médias américains, le président russe Vladimir Poutine et le nouveau président Donald Trump. C'est en effet une question posée par la Fox News qui a déclenché la colère de Moscou, avec une réponse du nouveau locataire de la Maison-Blanche qui renforce un peu plus l'ambiguité sur un rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis.
Dimanche 5, lors d'une interview diffusée sur la chaîne, juste avant le Super Bowl et ses audiences stratosphériques, Donald Trump répondait à des questions sur sa future politique internationale. Et notamment la main qu'il veut tendre au Kremlin, malgré les protestations. Donald Trump annonce en en effet son désir de rapprochement, tout en voulant rester pragmatique: "C'est un leader dans son pays, et je pense qu'il vaut mieux s'entendre avec la Russie que l'inverse" a-t-il par exemple déclaré.
Le journaliste lui a ensuite objecté alors que Vladimir Poutine est "un tueur", laissant entendre qu'il serait peu opportun d'effectuer un tel rapprochement. Donald Trump s'est alors fendu d'une réponse pour le moins troublante, pour un président américain: "Beaucoup de tueurs, beaucoup de tueurs. Pensez-vous que notre pays soit si innocent?". Il n'expliquera pas plus en détails le sens de sa phrase qui tend sans doute à relativiser les actions de Moscou critiquées par une partie de la communauté internationale.
L'usage du mot "tueur" n'a en tout cas pas du tout plu du côté de Moscou. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a en effet exigé que Fox News fasse acte de contrition: "Nous considérons que de tels propos de la part du journaliste de Fox News sont inadmissibles, blessants et pour dire la vérité, nous préférerions que cette chaîne respectable présente ses excuses". Il a par contre refusé de dévoiler une quelconque position de Moscou sur l'étrange réponse de Donald Trump.
Mais cette dernière n'a pas du tout plus à l'intérieur du camp républicain. L'un de ses plus important représentants, Mitch McConnell, le chef de file des sénateurs du parti conservateur, a ouvertement désavoué la réponse du nouveau président américain: "Je ne pense pas qu'il y ait aucune équivalence entre la manière dont les Russes se comportent et la manière dont les États-Unis se comportent", a-t-il déclaré, expliquant que le patron du Kremlin est "un ancien du KGB, un voyou, élu d'une manière que beaucoup de gens ne trouvent pas crédible".
Donald Trump a toujours affirmé vouloir se rapprocher de Vladimir Poutine sur la question d'une stratégie commune pour accélérer la victoire contre l'Etat islamique dans les territoires encore tenus par l'organisation terroriste.
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