Variole du singe : l’UE achète plus de 100 000 doses de vaccin
La Commission européenne a annoncé la conclusion d'un contrat portant sur l'achat de plus de 100 000 doses de vaccins contre la variole du singe, détectée dans 19 États membres ainsi qu'en Norvège et en Islande, rapporte France info.
De premières livraisons prévues pour fin juin
Un accord sur la fourniture de 109 090 doses de vaccins contre la variole du singe de troisième génération, pour le compte des pays européens, a donc été conclu le 14 juin entre la Commission européenne et la société danoise Bavarian Nordic. Une nouvelle commande groupée de vaccins dans l’UE qui s’inspire des achats groupés de vaccins anti-Covid, cependant sur des quantités bien moindres.
Achetés au nom de la nouvelle autorité de santé Hera, créée dans la foulée de la pandémie de Covid-19, les vaccins seront mis à la disposition des Vingt-Sept ainsi que de la Norvège et l'Islande, avec de premières livraisons d'ici à la fin du mois pour les pays prioritaires, indique la Commission. Le montant du contrat n'a pas été révélé.
Le régulateur européen du médicament (EMA) avait annoncé début juin avoir entamé des discussions avec cette société, fabricant d'un vaccin contre la variole humaine, éradiquée depuis plus de 40 ans, pour éventuellement étendre son utilisation contre la variole du singe.
Vers une vaccination des cas contact
Le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies a recommandé une vaccination post-exposition précoce pour prévenir la maladie ou rendre son évolution moins grave, rappelle Bruxelles. Se vacciner rapidement après avoir été exposé au virus peut permettre de prévenir la maladie ou de rendre son évolution moins grave, a justifié la Commission européenne, mardi.
Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden a passé commande le 10 juin de 500 000 doses supplémentaires du vaccin Jynneos contre la variole du singe, le pays se dirigeant aussi vers la vaccination des cas contacts contre cette maladie, selon la recommandation des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
Voir aussi : Variole du singe: Joe Biden commande 500 000 vaccins supplémentaires
Le vaccin contre la variole humaine peut provoquer de graves effets secondaires
Une stratégie qui a de quoi surprendre. Comme le soulignait le professeur Christian Perronne, ancien chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches, dans une interview donnée à Ligne Droite le 6 juin, le virus de la variole du singe, un cousin de la variole humaine, existe depuis des millénaires. Caractérisée par une mortalité extrêmement faible, cette maladie rare originaire d'Afrique dont les symptômes durent deux à trois semaines, est très peu transmissible à l’homme. De manière générale, on en guérit spontanément. Par conséquent, faire usage du vaccin contre la variole humaine, connu pour les graves effets secondaires qu’il peut engendrer, est un non-sens, selon le docteur qui dénonce l’amalgame entre variole humaine et variole du singe opérée par la tonalité du discours tenu par les médias grand public.
Des propos qui font écho à ceux du Pr Martin Zizi, ancien directeur épidémiologique au sein du département de la Défense belge, qui nous confiait lors d’un récent debriefing sa défiance sur la stratégie de vaccination contre la variole du singe : « Une fausse solution à un non-problème », avait-il estimé.
Voir aussi : "La variole du singe est un faux problème" Dr Martin Zizi (première partie)
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.