Zambie : la réélection d'Edgar Lungu contestée par l'opposition
La réélection en Zambie d'Edgar Lungu au poste de président a été contestée par l'opposition dès l'annonce des résultats lundi 15, laissant craindre des violences dans le pays après une campagne tendue.
Le leader du Front patriotique (PF) a obtenu dès le premier tour de l'élection présidentielle une très courte majorité de 50,3%, soit moins de 100.000 voix d'avance sur son adversaire du Parti uni pour le développement national (UPND), Hakainde Hichilema. Les sept autres candidats ont réalisé des scores anecdotiques, ne réunissant ensemble que 40.000 voix.
Un des cadres de l' UPND a fait part devant la presse de l'intention du parti de "porter cette affaire devant la justice (...) pour contester les résultats de l'élection". Il a accusé le parti au pouvoir de "manipulation des chiffres" de l'élection, assurant avoir des "preuves" de ces irrégularités.
Cette contestation laisse craindre des débordements, après une campagne présidentielle marquée par des violences entre partisans d'Edgar Lungu et d'Hakainde Hichilema. Trois personnes ont trouvé la mort lors de ces affrontements, surprenants dans un pays d'Afrique réputé pour sa stabilité. Une centaine de personnes qui manifestaient contre la réélection d'Edgar Lungu ont été interpellée ce mardi.
Edgar Lungu n'est à la tête du pays que depuis janvier 2015. Il a terminé le mandat du président Michael Sata, décédé en octobre 2014. Déjà au terme de cette élection anticipée, il avait devancé d'une courte tête Hakainde Hichilema qui avait crié à la fraude électorale. Les Etats-Unis ont reconnu et salué la victoire d'Edgar Lungu. Au pouvoir, il devra faire face à une importante crise économique avec une inflation de plus de 20% et un déficit public qui atteint 8% du PIB.
L'ancienne Rhodésie avait réussi à sortir pacifiquement de la colonisation britannique avant de connaître un régime de parti unique entre 1964 et 1991. Elle s'est depuis ouverte au multipartisme.
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