Projet d'attentat d'ultradroite : 8 suspects présentés à un juge antiterroriste

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Par AFP
Publié le 21 octobre 2017 - 14:03
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Le Palais de Justice à Paris, le 11 octobre 2017
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Le Palais de Justice à Paris, le 11 octobre 2017
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

Baptisé "OAS", le groupe projetait des "actions violentes", mais "aux contours imprécis", contre des politiques ou des mosquées: huit suspects, dont trois mineurs, sont présentés samedi à un juge d'instruction dans l'enquête sur l'organisation fondée par le militant d'ultradroite Logan Alexandre Nisin.

Ces hommes âgés de 17 à 29 ans doivent être présentés samedi devant un juge d'instruction en vue de leur mise en examen pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes", a précisé le parquet de Paris. Le parquet demande le placement en détention provisoire de sept d'entre eux et un contrôle judiciaire pour un mineur.

Mardi, les services antiterroristes avaient mené un coup de filet quatre mois après l'interpellation de Logan Alexandre Nisan, un ancien militant de l'Action Française Provence, organisation royaliste qui avait multiplié les provocations musclées autour de Marseille et d'Aix-en-Provence avant l'été.

Arrêté à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), le jeune homme de 21 ans avait été mis en examen en juillet dans ce dossier mené par un juge antiterroriste en lien avec la sous-direction antiterroriste (SDAT) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Parmi les dix personnes interpellées dans le sud-est de la France et en région parisienne et placées en garde à vue, deux ont été relâchées, dont la mère du militant.

- Castaner et Mélenchon cités -

La justice soupçonne les huit suspects d'appartenir à l'organisation fondée par le jeune homme. Son nom: OAS, un sigle qui reprend celui de l'Organisation de l'armée secrète, responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie au début des années 1960.

"Le groupe avait pour projet de commettre des actions violentes aux contours imprécis", a souligné une source proche du dossier.

Parmi ses cibles potentielles, l'organisation envisageait de s'en prendre à des "lieux de culte", dont des mosquées, des "personnes d'origine nord-africaine ou personnes noires", des "militants anti-fascistes" ou des "hommes politiques".

Figuraient notamment le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner et Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat à la présidentielle de la France Insoumise. M. Castaner, ancien député-maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), et M. Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône, ont tous les deux indiqué en avoir été informés par la presse.

L'enquête a montré que "l'organisation prévoyait des achats d'armes et d'effectuer des entraînements paramilitaires. Certains d'entre eux s'étaient déjà entraînés aux tirs", a relaté la source proche du dossier.

Le groupe projetait également "de racketter des chefs d'entreprises afin de financer l'organisation et notamment des achats d'armes". Un véhicule avait été volé le 21 juin. Le parquet a demandé la mise en examen de deux des suspects pour ce "vol en relation avec une entreprise terroriste" dans lequel est également impliqué Logan Alexandre Nisin.

Le jeune homme avait attiré l'attention des enquêteurs car il était l'administrateur d'une page Facebook à la gloire de l'extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik, auteur d'une tuerie qui a fait 77 morts en Norvège en 2011.

"Sans nier la réalité des faits reprochés, on était plus dans la provocation, par défaut de moyens et de volonté d'aller jusqu'au bout, que dans des véritables projets d'attentat", a expliqué à l'AFP l'avocat de M. Nisin, Me Eric Bourlion, évoquant, derrière des "conversations sur internet", "la volonté d'un gamin de 21 ans de faire le buzz".

Le mouvement royaliste Action française (AF) a déploré jeudi de voir son nom associé à la "tentation terroriste d'ultradroite" de Logan Alexandre Nisin, qui y avait fait un passage entre fin 2015 et juin 2016.

"Six mois où il va sans doute se radicaliser mais six mois où il n'a plus aucun lien ni avec l'Action française (...) ni avec des militants et adhérents", selon le secrétaire général d'AF François Bel-Ker, qui voit en Nisin un profil de "déséquilibré" et un "loup solitaire". D'après lui, aucune des personnes interpellées n'était connue du mouvement.

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