Cancer : un tiers des Anglais attendent leur traitement plus que recommandé
Un tiers des Anglais atteints d'un cancer sont contraints d'attendre plus longtemps que la durée recommandée de deux mois avant de démarrer leur traitement, selon des chiffres publiés vendredi, qui illustrent la saturation du système de santé publique britannique. Ces données de l'office national des statistiques (ONS) montrent qu'en Angleterre, le nombre de patients qui attendent plus de 62 jours, la durée maximale recommandée entre le référencement auprès d'un spécialiste pour une suspicion de cancer et le début du traitement, est passé de 11 % à 33,4 % entre début 2012 et mi-2024. Le dépassement de cette durée référence a aussi fortement progressé en Écosse, avec 29,6 % des patients concernés au premier semestre 2024 contre 5,2 % au premier trimestre 2012, ainsi qu'en Irlande du Nord, où elle est passée de 20,1 % à 66 % sur la même période. Le nombre de patients contraints d'attendre plus que les 62 jours recommandés avant de débuter un traitement (opération, chimiothérapie, soins palliatifs, etc.) a globalement progressé sur cette période de 12 ans dans tout le Royaume-Uni. Les délais d'attente ont bondi en 2021 à cause des retards accumulés pendant la pandémie de Covid-19, puis sont devenus "globalement stables" ces deux dernières années. Le nombre de patients ayant dépassé une autre durée référence, celle de 31 jours entre la décision du médecin de démarrer un traitement et son début effectif, est lui-aussi passé de 1,6 % à 8,9 % en Angleterre sur 12 ans. Selon l'ONS, c'est principalement le délai pour obtenir un diagnostic qui rallonge le parcours du patient, plus que celui pour démarrer un traitement une fois le cancer formellement détecté. Le nouveau gouvernement travailliste, élu début juillet, a érigé en priorité le redressement du système public de santé (NHS), en pleine crise avec des gigantesques listes d'attente de patients pour obtenir un traitement et une hémorragie de professionnels. Mardi, plusieurs experts l'ont exhorté à lancer un nouveau plan de lutte contre le cancer et à en faire une "priorité" politique, dans un article publié dans le journal Lancet Oncology. "Le fait que plus d'une personne sur trois attende plus de 62 jours pour démarrer son traitement contre le cancer montre qu'il existe un risque accru de mourir inutilement de cette maladie", ont-ils dénoncé.
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