SNCF : l'Etat reprendra progressivement la dette à partir du 1er janvier 2020

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Par AFP - Paris
Publié le 16 avril 2018 - 00:20
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Vue de la gare Saint-Charles à Marseille, le 9 avril 2018
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© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP/Archives
Vue de la gare Saint-Charles à Marseille, le 9 avril 2018
© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP/Archives

Emmanuel Macron a confirmé dimanche que l'Etat reprendrait progressivement une partie de la dette, "de manière substantielle", de la SNCF quand le groupe serait réformé, répétant que sa réforme était "indispendable".

"Oui, à partir du 1er janvier 2020, l'Etat reprendra progressivement de la dette" de SNCF Réseau, qui devrait alors atteindre une cinquantaine de milliards d'euros, a déclaré le président de la République dans une interview à BFMTV, RMC et Mediapart.

"Quand on dit +l'Etat la reprend+, ce sont (les) contribuables", a-t-il rappelé à ce sujet.

Quant au montant de cette reprise, "ce sont les débats avec les organisations syndicales des prochaines semaines qui le diront", a-t-il dit.

Il s'est refusé à donner un quelconque "chiffre magique", quand les spécialistes évoquent 30 à 35 milliards, mais a expliqué que l'Etat reprendrait la dette "de manière substantielle, parce qu'une entreprise ne peut pas la porter elle-même".

Le 1er janvier 2020 est la date annoncée pour la naissance de la future version de la SNCF, qui doit devenir une société anonyme à capitaux publics.

"On voit bien la folie de cette dette", a-t-il souligné, rappelant que la SNCF payait tous les ans 1,5 milliard d'euros de frais financiers.

Emmanuel Macron a rappelé qu'il avait dit en juillet à des cheminots "moi je suis favorable à ce qu'on reprenne le maximum de dette possible en échange de la modernisation que vous ferez de votre statut".

Le lien avec le statut des cheminots, dont le gouvernement souhaite l'extinction, "existe" et "est factuel", selon lui.

"La SNCF, chaque année, elle perd 1,5 milliard parce qu'elle n'est pas suffisamment efficace, et parce qu'il y a un statut", a-t-il relevé, pointant le manque de polyvalence, "des règles de temps de travail qui ne sont pas conformes au reste de la société" ou des règles d'avancement et de gestion de carrière trop avantageuses.

"C'est largement plus de 700 millions d'euros par an que l'on peut obtenir si l'on modernise ce statut", a-t-il calculé.

"Nous sommes face à une SNCF qui est 30% moins performante que ses grands voisins, c'est ça la réalité", a d'ailleurs noté Emmanuel Macron.

La réforme vise selon lui à rendre la SNCF "plus forte".

"Ce sera une entreprise publique, (...) je le dis solennellement", a-t-il dit: une société anonyme à capitaux "100% publics dans la loi", "incessibles". "Je ne veux pas privatiser la SNCF, ça n'a aucun sens", a-t-il martelé.

"Rien n'est fait contre les cheminots", a-t-il indiqué, ajoutant que les syndicats "auront à inventer le système de demain" alors que des négociations vont s'ouvrir sur les conditions de travail à la SNCF.

"Il y a énormément de choses a négocier", même si la réforme "va s'achever", a souligné le président à cet égard. Mais la réforme structurelle du système ferroviaire, "indispensable", est, pour lui, un coup parti.

"Est-ce que je peux faire l'économie de cette réforme? Non!"

"Oui, il y aura de la reprise de dette de l'Etat. Oui, plus on aura une réforme ambitieuse collectivement, plus l'Etat la reprendra (...) Et derrière, la clef, c'est qu'on arrive à moderniser cette entreprise publique (la SNCF), pour notre pays, et c'est ainsi qu'on pourra continuer à investir, et investir au bon endroit", a-t-il conclu.

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