2020, une année marquée par les inégalités salariales selon l’OIT

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FranceSoir
Publié le 28 décembre 2020 - 12:37
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Cuisiner, une recette anti stress en cette période de confinement
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MARCEL MOCHET / AFP
Malgré les efforts pour rendre visible les petits salariés, la crise fait aussi émerger une économie très précaire, comme celle de la restauration à la chaîne en livraison.
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Au mois de juillet, plus d'un million d'entreprises françaises avaient demandé le chômage partiel, pour les aider à payer les salaires de plus de 14 millions d’employés, ce qui représente 56% des employés du pays. Bien que le taux de chômage ait baissé en France, la crise du COVID-19 a fait perdre leur emploi à un nombre de travailleurs sans précédent, en raison des difficultés à entreprendre une recherche active d'emploi. Cela a eu pour conséquence principale de faire exploser les inégalités salariales. L'édition 2020-2021 du rapport sur les salaires de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui passe en revue les systèmes de salaire minimum à travers le monde, souligne à quel point un salaire minimum adéquat peut jouer un rôle clé dans une sortie de crise centrée sur l'humain. 

Dans deux tiers des pays du monde les salaires ont baissé ou augmenté plus lentement au cours des six premiers mois de 2020 en raison de la pandémie du COVID-19

Ce rapport a évalué les salaires moyens dans des pays ayant mis leurs données à disposition. Le Brésil, le Canada, la France, l'Italie et les États-Unis sont les pays qui ont enregistré les plus fortes augmentations des inégalités des salaires. Les personnes exerçant des professions peu qualifiées ont perdu plus d'heures de travail que les emplois de direction et autres professionnels mieux rémunérés.
En utilisant les données de 28 pays européens, l’OIT montre que sans subventions temporaires, les 50 pour cent des travailleurs les moins bien payés auraient perdu environ 17,3 pour cent de leur salaire. Dans le monde, 266 millions de personnes (15% de tous les salariés) gagnaient moins que le salaire horaire minimum avant même le début de la pandémie COVID-19.

La crise touche plus sévèrement les femmes  

Les femmes ont été moins bien rémunérées, et ont été les plus touchées par la perte d'heures de travail, selon le rapport. Selon les estimations, sans subventions salariales, les femmes auraient perdu 8,1% de leur salaire au deuxième trimestre de 2020, contre 5,4% pour les hommes. Cela s’explique par les secteurs d'activité qui emploient principalement des femmes: les loisirs, le tourisme et l'hôtellerie sont les secteurs les plus touchés, et ils emploient généralement plus de femmes.

La pandémie changera-t-elle notre regard sur certains métiers essentiels? Ou au contraire verra t-elle naître de nouveaux métiers précaires ?

Le rapport étudie aussi le secteur informel, et alerte sur la situation de certains travailleurs non déclarés. La pandémie pourrait selon l’OIT, être une occasion de soutenir et médiatiser les conditions d’emplois essentiels mais très mal reconnus, pour enfin améliorer leur situation.

Aux Etats-Unis, certains sentiments négatifs envers les travailleurs à bas salaire ont disparu, et la crise a attiré l'attention sur leurs conditions de travail et leur salaire insuffisant. En France, en septembre dernier, Marlène Schiappa, en tant que ministre déléguée à la Citoyenneté, a aussi voulu reconnaître la fonction des salariés en situation irrégulière qui ont participé à soutenir le pays dans la crise .  Un dispositif pour accélérer la naturalisation d'étrangers en première ligne pendant le confinement a été lancé: éboueurs, caissières, assistantes maternelles, nounous qui ont gardé les enfants des soignants ou encore les personnels de nettoyage des hôpitaux ont travaillé pendant la crise sont concernés.

Malgré les efforts pour rendre visible les petits salariés, la crise fait aussi émerger une économie très précaire, comme celle de la restauration à la chaîne en livraison.  “Des cuisines sans fenêtre alignées dans des entrepôts aux abords des grandes villes” décrit L’Humanité . des cuisines fantômes explique Jean Valfort, restaurateur et fondateur de Dark Kitchen pour BFM Business . Ce nouveau modèle s’ajoute à la question de la situation des “livreurs de repas uberisés”: il va maintenant falloir réglementer les “cuisiniers uberisés”.

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