Des millions de Français plongés dans la précarité, l'alerte du Secours Populaire
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FranceSoir
Publié le 30 septembre 2020 - 13:32
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© JEAN-PIERRE MULLER / AFP/Archives
Un quart des Français se privent de fruits et légumes frais
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Le constat du Baromètre Ipsos-Secours populaire de la pauvreté, publié ce mercredi, est alarmant. Il pointe, notamment, les privations alimentaires.
Officiellement, 9,3 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé par l’Insee à 1063€ de revenus par mois pour une personne seule. Ce n’est pourtant pas ce que pensent les 1002 personnes interrogées par Ipsos, qui, elles, établissent le « niveau de pauvreté subjectif » à 1228€ nets par mois, c’est-à-dire au-dessus du SMIC (1219€).
Pertes de revenus
C’est l’un des premiers enseignements de ce Baromètre de la pauvreté 2020, parmi beaucoup d’autres.
« Un Français sur trois a subi une perte de revenus depuis le confinement, même si les dispositifs d’activité partielle et d’arrêts de travail pour garde d’enfants ont servi d’amortisseurs »
Les pertes de revenus liées à la crise sanitaire se heurtent à une autre donnée : près de la moitié (48%) des personnes interrogées déclarent parvenir à mettre de l’argent de côté. Ce fut notamment le cas pendant le confinement grâce à une baisse de la consommation.
Pour le Secours Populaire, ces chiffres montrent que « les inégalités se creusent », sachant que 18% des Français vivent chaque mois à découvert et 33% parviennent à boucler leur budget.
Ces problèmes financiers se traduisent par le renoncement à certains actes médicaux mal ou non remboursés (38% des répondants), et pour plus d’un quart des personnes par des difficultés à payer leur loyer ou leur crédit immobilier, ainsi que leurs factures d’énergie.
Privations sur l’alimentation
Mais ce Baromètre 2020 met le doigt sur une question qui pourrait bien se transformer en problème de santé publique : l’alimentation.
La Secours populaire rappelle l’aide alimentaire massive déjà distribuée par les associations et l’augmentation de 45% des personnes accueillies depuis le début de la crise sanitaire – « une vague qui a continué pendant l’été ».
29% des Français se limitent tous les jours sur leur consommation de fruits et légumes fraisIls sont 61% parmi les personnes figurant en bas de l’échelle des revenus
Un quart des répondants ne peut pas consommer d’aliments sains à chaque repas et la même proportion déclare se restreindre sur les quantités, en particulier des jeunes et des femmes. 14% des Français sautent des repas, préférant limiter la nourriture et payer leur logement par crainte de se retrouver à la rue.
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