L’électricité à bas prix, de "l’extorsion encadrée" pour le Comité social et économique d’EDF
La décision de l’État d’imposer à EDF de vendre jusqu’à 40 % de sa production d’électricité à ses concurrents à prix cassés ne passe pas. Après l’appel à la grève lancé par quatre syndicats du fournisseur d’électricité pour le 26 janvier, le Comité social et économique central d’EDF a déclenché une procédure de droit d’alerte économique.
Le droit d’alerte économique est un droit d’alerte prévu par le Code du Travail et peut être utilisé lorsque les comités sociaux et économiques des entreprises ont « connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise ». Si le CSE d’EDF l’utilise aujourd’hui, c’est pour pouvoir poser « officiellement des questions à la direction du groupe concernant les impacts de ces mesures ». Selon les représentants du personnel, en effet, les annonces gouvernementales ne constituent rien de moins qu’une « extorsion encadrée » du groupe et vont le plonger « dans un gouffre financier ».
Concrètement, le CSE d’EDF doit donc rencontrer la direction le 4 février prochain. À cette occasion, le comité pourra confirmer son droit d’alerter et commander une expertise.
Un véritable choc pour le PDG d’EDF
Le CSE d’EDF est inquiet, mais le PDG de l’entreprise Jean-Bernard Lévy n’est pas en reste et avait déjà fait état d’un « véritable choc ». Il avait indiqué qu’il partageait l’émotion de ceux qui avaient fait part « de leur soutien, voire de leur indignation », et confirmé qu’il ferait des annonces sous un mois.
L’État français « aux côtés d’EDF »
Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui était interrogé mercredi par plusieurs élus au Sénat, il est « normal qu’une entreprise publique comme EDF participe au soutien des Français, des ménages et des entreprises quand les prix de l’électricité flambent ». L’État français devrait, comme l’a précisé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, être « aux côtés d’EDF pour les aider à passer cette difficulté ». L’entreprise publique est lourdement endettée et doit notamment faire face à de nombreuses dépenses pour maintenir son parc nucléaire vieillissant et investir dans les énergies renouvelables.
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