L’euro numérique ne remplacera pas l’argent liquide et ne gardera pas la trace des achats
Avec l’essor des crypto-monnaies et des paiements dématérialisés, l’Union Européenne veut créer sa monnaie numérique. Cette idée se concrétise, et mardi 14 juillet, la banque centrale européenne a donné son feu vert au plus important projet monétaire depuis l'introduction de l'euro. Les prochaines étapes pour l’arrivée du “e-euro” seront une phase d'évaluation de deux ans, suivie par une de tests.
Un “e-euro” complémentaire au liquide et respectueux de la vie privée ?
En octobre dernier, une consultation publique a été lancée pour connaître les attentes du grand public, du secteur financier et des institutions. La crainte de la banque de se faire remplacer par la monnaie a été dissipée, et la BCE prévient « qu'en tout état de cause, un euro numérique viendrait compléter l'argent liquide, et non le remplacer ». Avec cette nouvelle étape pour la monnaie numérique, la BCE veut définir leurs contours et la façon dont elle pourra être utilisée. Selon Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, une des questions à traiter pendant cette phase d'évaluation est celle de la protection des données personnelles. “À la différence des géants du net, l’UE n'a aucun intérêt à exploiter les données des citoyens à des fins commerciales”, a-t-il assuré. Pour ne pas garder la trace de toutes les transactions, le paiement hors ligne pour des quantités inférieures à 100 euros est envisageable. Il faudra trouver la ligne de crête entre le respect de la vie privée et la lutte légitime contre la fraude fiscale ou les financements illicites.
Placer l’Europe à la tête de l’innovation bancaire
Alors que les États-Unis travaillent à l'émission de leur propre crypto-monnaie, et que Pékin teste depuis mars le paiement par “e-yuan” via téléphone portable, «une Europe souveraine a besoin de solutions de paiement innovantes et compétitives», a déclaré en avril dernier le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz. La décision définitive sur le lancement effectif de cet e-euro n'interviendra que d’ici 5 ans. Il reste aussi à déterminer la technologie qui sera utilisée. Les tests ont montré qu’une combinaison entre la blockchain et le système de paiements centralisé de la BCE (TIPS), fonctionne parfaitement. Enfin, avantage de taille, l'euro numérique se veut une monnaie à empreinte écologique faible, bien inférieure à celle du bitcoin.
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