Tati se lance dans un vaste programme de formation de ses 1.800 employés

Auteur(s)
DD.
Publié le 25 avril 2015 - 12:17
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Tati Rouen façade extérieur
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©Frédéric Bisson/Flickr
Un magasin Tati à Rouen
©Frédéric Bisson/Flickr
L'enseigne Tati, qui essaie de monter en gamme pour se détacher de son image de faible qualité, veut former ses 1.800 salariés. Le but? Qu'ils obtiennent tous un diplôme au moins équivalent au baccalauréat.

C’est un programme d’ampleur, et peu habituel en France, dans lequel se lance Tati. L’enseigne d’accessoires et de vêtements bon marché projette en effet de mettre en place un vaste plan de formation pour ses 1.800 salariés. Le but? Que les personnels de l’enseigne au "vichy rose et blanc" obtiennent tous un diplôme équivalent au baccalauréat.

Concrètement, l’entreprise veut proposer à ses salariés, généralement faiblement qualifiés voire sans aucun diplôme, une formation de 196 heures dans les domaines du management du personnel et de la gestion des produits. La formation, dispensée par des intervenants extérieurs, est bien entendu adaptée au niveau de chaque salarié, de même que l’équivalence qu’ils obtiendront à l’arrivée. Les directeurs de magasins pourront obtenir une équivalence avec un BTS Management des unités commerciales, soit un niveau bac+2. Les directeurs-adjoints seront, eux, à niveau bac+1, tandis que les équipes de vente obtiendront un niveau "bac professionnel" en Commerce.

Mais pourquoi Tati se lance-t-il dans cette politique coûteuse, 5% de sa masse salariale, soit 8 millions d’euros, pour assurer une formation à l’ensemble de ses salariés y compris sur des postes nécessitant a priori peu de compétences académiques? Un risque assumé pour la direction: après un dépôt de bilan il y a dix ans, l’enseigne a décidé de se moderniser et de se lancer dans une montée en gamme pour atténuer son côté "bazar" propice aux bonnes affaires, au détriment de la qualité. Sur les 145 points de vente que possède Tati, pratiquement la moitié ont d’ailleurs effectué la transition, abandonnant les fameux "bacs" où les vêtements étaient entassés sans présentation particulière. Place maintenant à une organisation en têtes de gondole, avec vêtements pliés et conseils à la clientèle. Un changement d’offre qui nécessitait aussi une amélioration des profils des employés.

Tati s’offre également un joli coup marketing, rejoignant aussi des entreprises comme McDonald’s au rang des sociétés qui bénéficient d’une image flatteuse de société donnant sa chance à tous ses salariés et prêtes à former en interne des employés qui frappent à la porte dénués de tout diplôme. Une manière de s’améliorer en interne sans négliger la com’ extérieure en quelque sorte.

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