Le baromètre Linkedin de la mobilité au travail confirme l’exode des Parisiens
Le réseau social professionnel Linkedin, qui propose une puissante plateforme de recherche d’emploi, publie régulièrement un baromètre de l'emploi, basé sur l’analyse des données de ses utilisateurs. La dernière édition de ce baromètre, consacrée aux mobilités géographiques des professionnels depuis le début de la pandémie confirme “une soif de renouveau” sur le marché de l’emploi. Le nombre de personnes quittant la région parisienne a encore augmenté, de manière plus rapide, et les villes moyennes et les métropoles méditerranéennes ont gagné en attractivité. Ce phénomène de reconfiguration du monde du travail français est-il passager, ou va-t-il perdurer ?
La crise a poussé de nombreux professionnels à changer de vie, sans forcément changer de travail
En septembre 2020, le nombre de profils Linkedin ayant changé leur ville de résidence a augmenté de 126 % par rapport à septembre 2019. La capitale a vu le nombre de départs progresser considérablement suite à la pandémie. Le sociologue Jean Viar explique que cela correspond aux taux de professionnels ayant envie de nature, qui bien souvent se posaient déjà la question de quitter Paris avant la pandémie, et d’autres que la pandémie a poussé à se questionner sur leur façon de vivre. “La crise a amené davantage de professionnels à se poser des questions sur le sens de leur vie” déclare le sociologue. Linkedin explique que la plupart des télétravailleurs se trouve en Île-de-France. Grâce à ce nouveau mode de travail, de nombreux salariés ont pu changer de ville de résidence sans forcément changer d’emploi.
Quel est le profil des professionnels qui ont changé de vie cette année ?
Ils sont majoritairement parisiens, trentenaires, surtout travaillant dans le retail, suivi des secteurs de l'éducation, du tourisme et de la communication. Ils correspondent à un profil ayant moins d’attaches, soit grâce à leur carrière qui permet la mobilité géographique, soit grâce à l’absence de famille et d’enfants. Ils sont partis à la recherche d’une vie en contact avec la nature, ou à la recherche d’une météo plus ensoleillée. En effet, selon Linkedin, les villes qui reçoivent le plus de Parisiens trentenaires fuyants la capitale sont Marseille, suivie de Montpellier et Rennes. Un petit bémol, qui va peut-être compliquer l’installation : la reprise des embauches que l’on observe depuis mai 2021, se fait principalement dans les secteurs du bien-être (+37,6 %), de la santé (+16,3 %) et de l’immobilier (+15,7 %), ce qui ne correspond pas forcément avec les métiers exercés par nos Parisiens repentis.
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