Le portage salarial : un accompagnement rassurant pour les indépendants
En cette période de crise sanitaire et économique, de nombreuses personnes se voient contraintes de repenser leur situation professionnelle, et de rechercher de nouveaux statuts. Pour les indépendants, le portage salarial est une solution qui offre à la fois sécurité et flexibilité.
Malgré des temps difficiles pour bon nombre d'indépendants, beaucoup d'entre eux résistent à la crise liée à la Covid-19. Les personnes en portage salarial ont pu bénéficier du chômage partiel. Et, alors que leur société de portage gérait les procédures administratives, ils ont pu continuer leur activité, en se focalisant sur la partie « métier » et sur leurs clients. Une chance que n'ont pas eu de nombreux autoentrepreneurs qui ont dû mettre la clé sous la porte, ou faire le gros dos en attendant des jours meilleurs, souvent sans compensation financière.
Avantages du portage salarial la protection sociale et une délégation des tâches administratives
Un travailleur indépendant est en portage salarial (ou « porté ») lorsqu'il fait appel à une entreprise pour collecter son chiffre d’affaires, régler pour lui ses cotisations, lui fournir une prévoyance, et lui permettre de prendre part à une épargne collective. En échange, cette entreprise d'épargne salarial, qui a signé avec lui un contrat à durée déterminée ou un contrat à durée indéterminée, lui reverse un salaire net. Ainsi, le portage salarial met en relation trois acteurs : le salarié porté, expert dans un ou plusieurs domaines, et qui effectue des missions, le client, et la société de portage salarial. Cette dernière est l’intermédiaire entre les deux.
Selon un rapport d'avril 2019 de l'APEC, en partenariat avec le PEPS (Syndicat des Professionnels de l’Emploi en Portage Salarial), qui regroupe désormais la grande majorité des entreprises de portage salarial, 28 % des cadres interrogés se projettent dans le portage salarial dans les trois ans à venir. Toujours selon ce rapport intitulé « Les cadres et le portage salarial », ce dernier présente principalement trois atouts : la possibilité de bénéficier d’un système de protection sociale (57 %), la possibilité de déléguer ses charges administratives (54 %), et la possibilité de choisir ses missions en toute liberté (39 %).
En complément, certaines entreprises de portage salarial comme Cegelem, proposent des formations pour acquérir de nouvelles compétences autour de thématiques comme la communication ou la prospection de clients pour développer son carnet d'adresses.
Portage salarial quels métiers sont concernés ?
Le portage salarial concerne aujourd'hui en France près de 100 000 consultants indépendants. Plus de 750 métiers différent sont concernés, dans des domaines très variés : conseil, prestations intellectuelles, ou expertise, par exemple. Viennent d'abord l’informatique, le digital, la formation, le coaching. On retrouve ainsi la logistique, l’ingénierie, la communication, et le marketing. Beaucoup de « portés » sont consultants dans ces deux derniers domaines, ainsi qu'en ressources humaines. Ce statut est aussi plébiscité par des experts en management, des conseillers aux dirigeants, des professionnels de la gestion et de la finance, ainsi que par les métiers du web et du digital, de l’audit, ou encore de l’immobilier.
Les clients peuvent être très variés. Il peut s'agir d'une administration, d'une entreprise, d'une association ou d'une collectivité locale.
Portage salarial des prestations à haute valeur ajoutée
Le portage salarial convient à différents profils, plus ou moins expérimentés, mais ayant la possibilité de facturer des services dégageant une certaine valeur ajoutée. En effet, le salaire net à la fin du mois correspond à une fourchette de 46 % à 54 % de la facturation initiale HT. Il revient à chaque salarié porté d'établir combien il facturera à la journée à son entreprise cliente. Mais son taux journalier doit être supérieur à 300 euros. En contrepartie, le portage salarial apporte un salaire minimum garanti. Grâce à la Convention Collective, le consultant en portage salarial touche au minimum 70 % du plafond de la Sécurité Sociale pour un junior; 75 % du plafond de la Sécurité Sociale pour un senior; 85 % du plafond de la Sécurité Sociale pour un forfait jour.
Des prestations sans grande valeur ajoutée et à des prix bradés n'entrent pas dans ce cadre. Parmi les profils de « portés », on retrouve ainsi des cadres expérimentés, des salariés en reconversion professionnelle, des consultants à l'international...
Portage salarial et congés payés
En portage salarial, les congés payés sont à peu près identiques à ceux d'un salarié classique, à quelques différences près. Ainsi, c'est au porté de définir son agenda par rapport à ses clients, et d'imposer ce qu'il souhaite en terme de congés. De même, c'est à lui de négocier, avec son client, combien il va être payé. Pour rappel : le statut de portage offre, en plus des congés payés, le chômage, et la prévoyance.
Avec le portage salarial, les congés sont directement payés à la fin du mois sous la forme d’une indemnité compensatrice de congés payés (ICCP). Donc, si un salarié porté veut prendre un congé en portage salarial, il doit prendre un congé sans solde (il ne sera donc pas rémunéré pendant ce temps-là.) Le salarié doit y penser lorsqu'il fixe son tarif journalier moyen en début de mission.
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