L’Ugict-CGT s’alarme de la dégradation des conditions de télétravail

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FranceSoir
Publié le 13 septembre 2021 - 15:37
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Télétravail: Une séparation entre vie privée et vie professionnelle beaucoup plus floue
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Un an après le début de la pandémie, le ressenti face au télétravail est partagé. Pour certains, cette modalité est une façon moins contraignante de travailler, pour d’autres, c’est un mode de travail imposé, uniquement au profit des entreprises. L’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens UGICT de la CGT vient de dévoiler les conclusions d’un rapport sur la question, et le syndicat s’alarme des conditions de télétravail.

Le télétravail mal encadré par les entreprises

L’Ugict-CGT a interviewé 15 000 salariés avec des profils très divers pour faire le point sur la situation. Conclusion : le télétravail se vit en cette rentrée surtout “en mode dégradé”. La régulation du télétravail est maintenant de la responsabilité de chaque employeur, ce qui génère une sensation de “open bar" pour les employeurs, et de dégradation des conditions de travail chez les salariés. “Contrairement aux discours du gouvernement et du patronat, ceci confirme qu'il est illusoire de se reposer sur la bonne volonté des employeurs pour encadrer le télétravail”, conclut le rapport. Pour Benoit Serre, vice-président de l'ANDRH (association nationale des directeurs de ressources humaines) “il faut maintenant s'habituer à ce que le tout soit un peu plus structuré".

Un management basé sur la confiance, avec moins de contrôle, et plus de liberté, est-il possible ?

Alors que pour certains l’hybridation du travail (en partie à la maison) est la cause de la dégradation des conditions de travail, d'autres voient le côté positif du télétravail, vecteur de temps libre et d'autonomie au travail. Sur les 15 000 répondants, 98% souhaitent continuer à télétravailler à temps partiel. Cependant, pour que le télétravail soit effectivement une voie vers plus de liberté du salarié, il est nécessaire de que cette transformation soit, selon l’avis des salariés, une “redéfinition des priorités et une quête de sens sur le contenu et la finalité du travail”. Au contraire, de nombreuses entreprises qui offrent à leurs salariés la possibilité de télétravailler, se tournent vers des outils qui permettent de contrôler et surveiller l'employé à distance

Explosion du temps de travail

L'enquête démontre l’ampleur de la dégradation des conditions des salariés causée par le télétravail. On note, non seulement une forte augmentation du temps, de la charge et de l'intensité du travail des salariés en télétravail, mais aussi une séparation entre vie privée et vie professionnelle beaucoup plus floue. Selon l'enquête, deux tiers des répondants déclarent recevoir des sollicitations durant leurs périodes de congés, dont 10% systématiquement, et sans aucun droit à la déconnexion. Selon une étude d’Opinion Way de mars 2021, l’absence de déconnexion affecterait principalement les jeunes et les femmes, qui expérimentent des hausses des taux de détresse psychologique. Pour les jeunes, cela s’explique par de mauvaises conditions de logement. 

Santé mentale et physique fortement touchées par le télétravail

Selon le rapport, les indicateurs de santé mentale, mais aussi ceux de la santé physique, seraient au rouge pour de nombreux salariés en télétravail. Troubles musculosquelettiques, migraines oculaires, sédentarité, sont quelques effets secondaires du télétravail. "Le télétravail, oui, mais pas en mode dégradé". Enfin, l'Ugict-CGT interpelle le gouvernement et le patronat sur la nécessité d'encadrement du télétravail, pour que les salariés puissent réellement profiter d’un travail plus libre sans dégradation des conditions de travail.

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