De nouvelles options pour recycler ses chargeurs usagés
Il y a presque autant de chargeurs électriques que d’appareils : appareils photo numériques, lecteurs mp3, postes de radio, téléphones portables, montres connectées, ou même lampes de poche, chaque appareil est accompagné de son câble et de sa prise électrique. Dès qu’on ne les utilise plus, ou qu’ils ne marchent plus, les chargeurs, USB ou non, s’accumulent dans les tiroirs, car la plupart du temps ces chargeurs et câbles sont incompatibles avec les différents outils électroniques que l’on possède. Selon la Commission européenne, 38 % des consommateurs européens ont au moins une fois rencontré le problème de ne pas pouvoir recharger leur mobile parce que les chargeurs étaient incompatibles avec leur téléphone. Résultat, les chargeurs électriques s’accumulent dans notre maison comme une peste numérique qui ne fait que de s’accroitre. Jusqu'à 11 000 tonnes de déchets électroniques proviendraient des chargeurs jetés ou non utilisés chaque année. Pour motiver le recyclage de ces accessoires, une initiative vise à les récupérer et à les remettre sur le marché.
Une PME française propose d’envoyer ses chargeurs à recycler par la Poste
Créée en 2016 par Guillaume Bensi à Rennes, la start-up "Green_e" s’est spécialisée dans le recyclage complet des chargeurs électroniques et accessoires pour smartphones. Pour faciliter la remise sur le marché des vieux chargeurs, l’entreprise propose d’envoyer gratuitement ses câbles de PC et de smartphones soit par La Poste, soit en passant par des bornes de recyclage. La société permet au consommateur de déposer tous les câbles, chargeurs et smartphones qui ne fonctionnent plus dans une enveloppe, où il pourra coller une étiquette à imprimer, servant à l’envoi postal, et à envoyer le tout gratuitement. Une fois réceptionnés chez "Green_e", les déchets sont envoyés à la société "Weeecycling", en Normandie, où ils sont broyés pour obtenir des micro-granules (PVC, TPE, cuivre, acier, nylon…) explique Challenges.fr . Les matériaux sont séparés, reconditionnés et livrés à des usines françaises, pour être réemployés dans des injecteurs qui fabriquent à leur tour de nouveaux objets. Des chargeurs "Green_e" sont aujourd’hui distribués chez Orange, Boulanger, Intermarché, Leclerc, Carrefour ou Monoprix. En 2020, 11 000 mètres de câbles ont été recyclés par la marque. Cette année, le fondateur espère atteindre les 20 000 mètres de câbles réutilisés, grâce à la journée #recycletoncâble, qui a eu lieu le 24 novembre dernier dans le cadre de la semaine européenne des déchets (qui a eu lieu du 20 au 28 novembre). D’autres marques comme "Muvit" ou "Just Green" fabriquent et distribuent, elles aussi, des câbles durables et respectueux de l’environnement.
Carrefour se met aussi au recyclage des appareils électroniques
Pour faciliter le recyclage des outils électroniques et rompre avec la tendance du stockage des outils numériques usagés dans les tiroirs, Carrefour s’est associé à Back Market pour installer jusqu'à 50 bornes de reprise de smartphones automatisées. Ces bornes récupèrent les appareils en estimant automatiquement leur valeur, et en proposant d'échanger l’appareil contre un paiement en carte cadeau Carrefour, valable sur tous les produits, y compris l'alimentation.
Rendre les chargeurs interopérables, une solution contre la pollution numérique
Un projet de directive de la Commission européenne, qui devrait entrer en vigueur en 2024 prévoit d'imposer sur tous les appareils un port USB-C, pour que chaque câble puisse être utilisé de manière optimale d'un produit à un autre. Ce projet a pour objectif d’en finir avec la multiplication des chargeurs, en les rendant interopérables d’un appareil à l’autre. Le consommateur ne sera plus obligé d’acheter à chaque fois un chargeur pour les nouveaux appareils, ce qui permettrait d'éviter de générer chaque année 980 tonnes de déchets électroniques.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.