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Depuis le début de la pandémie de coronavirus, différentes approches thérapeutiques ont été explorées pour lutter contre la maladie. Un peu partout dans le monde, des pratriciens ont essayé des molécules anciennes, notamment l’ivermectine pour soigner les patients dans la phase précoce de la maladie.
Médicament efficace pour certains, peu concluants voire inefficaces pour d’autres, il n’existe aucun consensus dans le monde pour cette molécule.
Qu’est-ce que l’ivermectine ?
L’ivermectine est une molécule inventée par le Japonais Satoshi Ōmura et l'Irlandais William Campbell qui ont obtenu le prix Nobel pour leur découverte. Si elle a comme fonction thérapeutique première d’être une molécule déparasitaire, notamment utilisée contre la gale ou l’onchocercose (cécité des rivières), de nombreuses études récentes montrent qu’elle agit contre la covid-19.
Contre le virus du Sars CoV-2, elle aurait une fonction antivirale, mais également anti-inflammatoire, selon le docteur Robert Malone, et aurait permis « d’écraser les courbes » dans certaines régions des États-Unis où l’épidémie flambait, selon le professeur américain Peter McCullough.
Une situation mondiale disparate
Même si l’ivermectine n’est pas officiellement reconnue par l’Organisation mondiale de la santé qui déconseille de la prescrire en dehors des essais cliniques, de nombreux médecins dans le monde entier ont déclaré l’utiliser avec succès dans le traitement du Sars-CoV-2, tandis qu’elle est officiellement prescrite dans des pays comme l’Inde, le Mexique, le Salvador, la Bolivie et le Pérou qui offrent des kits de prévention et de soins précoces qui contiennent la molécule, mais également un antibiotique, du zinc et de la vitamine D.
États-Unis : une situation médicale anarchique
Dans l’offre de soin apportée aux patients qui souffrent de la Covid-19, la situation médicale aux États-Unis a été qualifiée d’anarchique par le professeur Peter McCullough. En effet, aux lois qui diffèrent entre les États, s’ajoute les pratiques différentes des professionnels de santé tandis que certaines déclarations des régulateurs ont pu semer le trouble.
Tandis que de plus en plus de médecins prescrivaient l’ivermectine et s’exprimaient sur les résultats encourageant observés sur leur patients, le 21 août 2021, la Food and Drug Administration (FDA) poste un lien sur Twitter vers sa page web "Pourquoi vous ne devriez pas utiliser l'ivermectine" avec cette déclaration : "Vous n'êtes pas un cheval. Vous n'êtes pas une vache. Sérieusement, tout le monde. Arrêtez ça". Ce message laisse entendre de manière inexacte que l’ivermectine ne serait destinée qu'à usage vétérinaire.
S’il est difficile de savoir si les messages délivrés par la FDA ont fait reculer l’offre de soin par ivermectine, on peut cependant penser que certains médecins ne la prescrivent plus suite aux pressions qui se sont exercées sur eux.
Des pressions qui sont bien réelles puisque qu’un conseil médical du Maine a suspendu la licence de Dr Meryl Nass, médecin diplômé du MIT et a ordonné une évaluation psychiatrique après qu'elle a été accusée de traiter certains de ses patients avec de l'ivermectin et de l'hydroxychloroquine et de diffuser des informations erronées sur le COVID-19. Le conseil a déclaré dans son ordonnance du 12 janvier que le fait de permettre à Nass de continuer à pratiquer la médecine "constitue un danger immédiat pour la santé et la sécurité physique du public qui pourrait recevoir ses services médicaux".
Malgré tous les messages des agences de régulation notamment ceux de la FDA, certains États ont choisi d’autoriser les médecins à prescrire l’ivermectine.
L’ivermectine autorisée dans l’État du Nebraska
Après une enquête de plusieurs mois, Doug Peterson, General Attorney (équivalent du ministre de la Justice) de l’état du Nebraska avait décidé d’autoriser les médecins à prescrire l’ivermectine. Une décision précédée d’un travail important d’investigation sur cette molécule puisque Doug Peterson s’était notamment appuyé sur les études d’un groupe d’universitaires qui a comparé les chiffres des malades de la Covid-19 des pays africains - qui administrent de l’ivermectine en prophylaxie - des pays qui ne le font pas. Frappé par l’action antivirale de cette molécule sur la Covid-19 et après avoir vérifié les conclusions des études sur les effets secondaires minimes et transitoires de cette molécule, il rend un avis positif motivé par les résultats très significatifs puisque la mortalité serait réduite de 75 % lorsque la molécule est utilisée dans le cadre d’un traitement précoce ou en prophylaxie.
L’avis du procureur avait également été motivé par la découverte de liens d’intérêts entre les géants de l’industrie pharmaceutiques et les différentes agences de régulations notamment la FDA dont il n’avait pas hésité à dénoncer les attitudes contradictoires.
Voir aussi: Etats-Unis: le Nebraska brise un tabou et autorise les traitements précoces
Le New Hampshire
Le New Hampshire est sur le point d’autoriser l’ivermectine. Un projet de loi intitulé House Bill 2022 porté par la représentante de l’État républicain Leah Cushman, infirmière de profession, permettrait aux pharmaciens de délivrer le médicament même s’il n’a pas été approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis. En vertu de la loi, les pharmaciens pourraient "délivrer l'ivermectine sous l'autorité prescriptive déléguée du médecin ou de l'APRN (Advanced Practice Registered Nurses), spécifier un mécanisme pour documenter le dépistage effectué et la prescription dans le dossier médical du patient, et inclure un plan d'évaluation et de traitement des événements indésirables", selon le projet de loi.
Le Japon: l'appel des scientifiques en faveur de l'ivermectine
Au Japon, l'ivermectin n'est toujours pas recommandé officiellement par les autorités. Par conséquent, les médecins qui l’utilisent pour soigner la covid-19 engagent leur responsabilité en cas de problème. Si l’ivermectine est une molécule pour laquelle on dénombre moins d’effets secondaires que pour le Doliprane, peu de médecins prennent le risque de la donner à leurs patients. Si le patient a un accident de santé après la prise de cette molécule, il ne sera pas pris en charge par le système de santé.
Devant la recrudescence des infections, le docteur Haruo Ozaki, directeur de l'Association médicale de Tokyo, s’est exprimé lors d’une conférence de presse le 13 août et a mis en avant l’ivermectine, appelant à sa généralisation par les médecins généralistes. Sa déclaration s’appuyait sur les résultats obtenus par les pays africains où la molécule avait été prescrite. Comparant différents pays d’Afrique, il a déclaré : « Dans les pays qui donnent de l’ivermectine, le nombre de cas est de 134,4 pour 100 000 et le nombre de décès est de 2,2 pour 100 000. Dans les pays qui n’utilisent pas l'ivermectine, le nombre de cas est de 950,6 et le nombre de décès est de 29,3. »
Le lundi 31 janvier, la société pharmaceutique japonaise Lowa Co Ltd qui a travaillé en collaboration avec l’université de médecine de Kitasako à Tokyo, a déclaré que l’ivermectine s’est révélée efficace pour traiter le variant Omicron dans un essai de phase III.
A en juger le prix Nobel, le Dr Tasuku Honjo, ce médicament aurait dû être prescrit depuis longtemps. Regrettant qu'un essai clinique de grande ampleur n'ait pas été effectué, il rappelle que son innocuité a été établie depuis longtemps tandis que les données étrangères montrent de bons résultats.
Japon, ivermectine:
— pro-science, anti-BS™ (@GabinJean3) January 31, 2022
"Du point de la vue de la population, ce médicament est parfait: il est efficace et bon marché."
"Mais aucun groupe pharmaceutique ne se lance, tout simplement parce que ce n'est pas rentable!"
Un prix Nobel (encore un), le Dr Tasuku Honjo
@hirt_benjamin pic.twitter.com/uvnFVjAyLK
Le 25 Janvier 2021, Me Jean-Charles Teissedre, avocat de Gérard Maudrux avait saisi le Conseil d’État pour demander une RTU pour l’ivermectine. Le médecin et l’avocat avaient joint à leurs recours une liste de 1 500 médecins signataires, tous requérants de cette demande de RTU.
Le 1er avril 2021, malgré la demande de plus en plus grande en France, l'ANSM publiait un avis de refus, une décision qu'elle avait motivée par le fait que l’analyse des données disponibles à ce moment-là ne permettaient pas de conclure à un bénéfice de la molécule, quel que soit le contexte d’utilisation, en traitement curatif ou en prophylaxie. Ce refus concluait également à la nécessité de mettre en place des essais cliniques de méthodologie robuste.Le 12 juillet 2021, les chercheurs de l’Institut Pasteur ont cependant montré que l’ivermectine protège des symptômes du Sars-Cov-2 dans un modèle animal. Ils ont observé une baisse de l’inflammation des voies respiratoires ainsi qu’une protection contre la perte d’odorat. Si les résultats ne montrent pas d’effet de la molécule sur la réplication virale du Sars-Cov-2, les conclusions sont néanmoins positives et suggèrent que l’ivermectine pourrait être considérée comme un agent thérapeutique contre le coronavirus.
À partir de ces résultats, on pouvait s’attendre à ce que la France lance plusieurs études, hélas, il n’en a rien été puisqu'aucun essai n'a été mis en place à ce jour.
Essais cliniques : exigences méthodologiques, impératifs éthiques
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