Les excréments de chiens laissés dans la nature sont néfastes pour la biodiversité
De nombreux habitants de zones urbaines s'offusquent de voir des maîtres inciviques laisser les déjections canines sur le trottoir, et on les comprend, car en ville, ce fléau peut facilement rendre la circulation à pied très désagréable. Ce qui est moins évident, c’est que ces déjections non ramassées ont aussi des conséquences néfastes lorsqu’elles sont laissées non pas sur les trottoirs, mais dans la nature ! Selon une récente étude de l'Université de Gent en Belgique, la quantité de déjections canines dans la nature n'est pas négligeable. Et malgré les apparences, la fertilisation de la nature à partir des déjections canines n’est pas favorable à la biodiversité, car l'augmentation des nutriments pose un problème pour certaines espèces végétales, qui vivent dans des environnements dits “à faibles ressources”. Un excès de nutriments peut dans ce cas réduire la biodiversité et nuire au fonctionnement des écosystèmes.
Les déjections canines, sources d'azote atmosphérique en milieu naturel
L’article, publié dans la revue de la British Ecological Society, Ecological Solutions and Evidence conclut que la concentration en azote et en phosphore de certaines zones naturelles dépasse parfois les limites légales de fertilisation pour l'agriculture. En effet, chaque année, les excréments et l'urine des chiens ajoutent en moyenne 11 kg d'azote et 5 kg de phosphore par hectare aux réserves naturelles près de la ville belge de Gent. Les chercheurs affirment que les nutriments ajoutés sous cette forme de fertilisation sont étonnamment importants : "Nous avons été surpris par la quantité élevée d'apports en nutriments provenant des chiens. Les apports d'azote atmosphérique provenant de l'agriculture, de l'industrie et de la circulation reçoivent à juste titre beaucoup d'attention politique, mais les chiens sont entièrement négligés à cet égard”, alerte le professeur Pieter De Frenne, auteur principal de la recherche.
Chiens en laisse et ramassage dans la nature
Selon l’étude, si les chiens étaient tenus en laisse, et que tous les propriétaires ramassaient leurs excréments, cela réduirait les niveaux de fertilisation de 56 % pour l'azote et de 97 % pour le phosphore. Cela est dû au fait que les excréments de chien représentent la quasi-totalité du dépôt de phosphore, tandis que l'azote est déposé à parts égales par les excréments et l'urine. Les chercheurs appellent les gestionnaires des terres, en particulier dans les écosystèmes à faible teneur en éléments nutritifs, à souligner les effets négatifs de la fertilisation des chiens dans la nature et à encourager les maîtres à maintenir les chiens en laisse, et à retirer les excréments de leurs chiens lors des excursions dans les réserves naturelles.
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