Affaire Telford : 1.000 victimes en 40 ans, le Royaume-Uni face à son plus grand scandale de pédophilie
C'est une enquête de 18 mois que vient de boucler le tabloïd britannique Sunday Mirror. Et le journal n'y va pas par quatre chemins: il s'agirait du plus grand scandale pédophile de l'histoire du Royaume-Uni qui aurait été découvert à Telford, une ville de 170.000 habitants au centre du pays entre Londres et Liverpool. Les premiers faits ont été révélés le dimanche 11.
Les chiffres font froid dans le dos: environ 1.000 enfants abusés (a priori que des jeunes filles), violés, et certains peut-être assassinés (cinq homicides ont été recensés en lien avec l'affaire) par approximativement 200 personnes. Le tout sur une période commençant au début des années 1980 et des victimes parfois âgées de seulement 11 ans.
L'enquête du Sunday Mirror dévoile surtout l'incroyable incurie des autorités locales qui ont fermé les yeux pour une raison encore mal définie sur ces crimes sexuels en série, ou des jeunes filles expliquaient être violées ou "vendues" et être forcées de subit des outrages sexuels, selon une victime, dans "des restaurant de vente à emporter ou des maisons dégoûtantes".
Voir aussi - Abus sexuels: le signalement des pédophiles est incontournable
Le journal explique que les services sociaux de la ville savaient depuis les années 1990 que des crimes sexuels sordides se déroulaient à Telford mais que la police n'a commencé à se pencher sur l'affaire que dans les années 2000, a priori lorsque des meurtres ont été commis. Les autorités locales ont eu tendance à évoquer les jeunes filles, quand elles ont eu connaissance des cas, comme étant des "prostituées" et non des victimes de pédophilie. Le Sunday Mirror assure surtout qu'une telle complaisance provient de la volonté des autorités d'éviter des accusations de racisme, les violeurs (du moins certains d'entre eux) provenant en effet de la communauté "asiatique", probablement d'origine pakistanaise.
Il faudra l'énergie d'une députée locale conservatrice, Lucy Allan, pour que les choses finissent par sérieusement bouger, même si au moins une victime assure que la police a essayé d'entraver sa demande de justice. La députée a expliqué que "ces jeunes filles étaient très souvent issues de la classe ouvrière blanche, souffrant de fragilités multiples et c'est pour cela que leurs agresseurs les ciblaient".
L'enquête du journal britannique, qui n'a peut être pas encore révélé toutes ses informations, n'explique pas encore le niveau de ramification et d'organisation du "réseau", ni les raisons précises du silence des autorités au-delà des seules craintes de paraître "racistes".
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