Affaire Théo : des artistes montent au créneau et dénoncent les violences policières dans une tribune
Près de deux semaines après l'interpellation de Théo, victime d'une fissure anale de 10 cm causée par la matraque d'un policier, plusieurs artistes ont signé une tribune, à paraître ce mercredi 15 dans Libération, pour dénoncer les violences policières. Rédigée par un adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Steevy Gustave, elle est notamment signée par les chanteurs Patrick Bruel, Hugues Auffray, les comédiens Josiane Balasko, Jean Benguigui et Mathilda May, le réalisateur Nils Tavernier, le directeur du festival d'Avignon Olivier Py ou encore l'humoriste Anne Roumanoff.
Ces derniers considèrent "ces monstres ne peuvent être associés aux forces de l'ordre qui nous protègent et sauvent des vies au péril des leurs". Mais ils se demandent si cette bavure sera "un fait divers de plus qui sera, lui aussi, classé sans suite". En parallèle, ils ont énoncé plusieurs pistes pour tenter de mettre fin à ces violences. Notamment que "le vouvoiement soit systématiquement employé lors des contrôles". De plus, ils demandent "de meilleures formations pour nos jeunes policiers et le retour de la police de proximité" ainsi qu'une "vigilance accrue lors des recrutements".
Pour rappel, le 2 février dernier, un jeune homme de 22 ans, prénommé Théo, a fait l'objet d'une "interpellation musclée" par quatre policiers dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), après un contrôle d'identité qui a dégénéré. Depuis, ce dernier accuse un des policiers de lui avoir introduit une matraque téléscopique dans l'anus. Le médecin, en charge de son cas, a diagnostiqué une plaie de 10 centimètres.
Dans une autre tribune, publiée là aussi dans Libération, plusieurs autres personnalités dont Omar Sy sont revenues sur la mort d'Adama Traoré, un jeune homme décédé au cours de son interpellation par des gendarmes en juillet. Ce drame avait d'ailleurs entraîné plusieurs nuits de violences dans la petite ville de Beaumont-Sur-Oise, où il avait été interpellé, et dans les communes voisines. "Nous, artistes, sportifs-tives, comédien-nes, écrivain-es (…) considérons que la mort d’Adama Traoré n’engage pas seulement ses proches mais l’ensemble de notre pays, de notre société (…) Et, depuis six mois, ce qui aurait pu n’être qu’une énième +bavure+ meurtrière illustre jour après jour l’impunité de certains gendarmes et policiers en France", ont-ils notamment expliqué.
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