Attentat au Burkina Faso : l'assaut est terminé, au moins 26 morts
Au moins 26 morts, de 18 nationalités différentes. Tel est le bilan provisoire de l'attentat perpétré vendredi 15 au soir par des terroriste à Ouagadougou, au Burkina Faso. Si l'assaut des forces de sécurité contre les assaillants s'est terminé ce samedi en fin de matinée, des opérations de ratissage aux alentours de l'hôtel Splendid, du restaurant Cappuccino et des établissements voisins se poursuivaient encore en début d'après-midi. L'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste Al-Qaïda au Magrheb islamique (AQMI), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.
Vendredi, quatre personnes armés et enturbannées ont attaqué le restaurant Cappuccino avant de se retrancher dans l'hôtel Le Splendid, établissement fréquenté par de nombreux Occidentaux situé à proximité, prenant les personnes présentes sur place en otage. Un premier assaut a été donné par les forces burkinabées, soutenues par des militaires français, vers 2h00 du matin. Des tirs et des cris ont été entendus par des riverains et les environs de l'hôtel se sont transformés en champ de bataille, avec de nombreux véhicules en flammes et la façade de l'hôtel en feu. A l'aube, l'assaut s'est poursuivi en face de l'hôtel dans le café-restaurant Cappuccino.
Sur la terrasse du Capuccino, les secours ont aperçu une dizaine de cadavres, selon le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré. Pendant ces échanges de tirs, des clients sont parvenus à quitter l'hôtel Splendid par des portes latérales.
Vers 4h30, alors que l'assaut était en cours, un ministre burkinabé a annoncé que 126 personnes avaient pu sortir saines et sauves de l'hôtel et que 33 blessés avaient été évacués. Parmi les rescapés, le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent à l'hôtel au moment de l'attaque.
Une fois l'attaque terminée, une source sécuritaire burkinabé a indiqué que 26 personnes avaient été tués, ainsi que quatre djihadistes, dont deux femmes, alors qu'une source française faisait état de 27 morts.
Dans un communiqué, le président français François Hollande a dénoncé "l'odieuse et lâche attaque qui frappe Ouagadougou". "Les forces françaises apportent leur soutien aux forces Burkinabé", ajoute l'Elysée, soulignant également que "le président de la République fait part de son total soutien au président (Roch Marc Christian, NDLR) Kaboré".
Dans une réaction sur Twitter à la mi-journée, le Premier ministre, Manuel Valls, a jugé qu'"en frappant le Burkina Faso, les terroristes ont de nouveau frappé le monde". "Ensemble nous répondrons et nous vaincrons ", a-t-il ajouté dans son tweet.
Le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a pour sa part exprimé, également sur le réseau social, "tout (s)on soutien au peuple Burkinabé durement touché par la barbarie terroriste".
C'est la première fois qu'une attaque du genre se produit dans la capitale burkinabée, bien que le pays, membre du G5 Sahel consacré à la lutte antiterroriste, ait déjà été la cible d'attaques djihadistes. Rien que dans l'après-midi de vendredi, une attaque avait déjà été perpétrée dans le nord du pays, près de la frontière malienne. Une vingtaine d'individus armés s'en étaient pris à des gendarmes en mission commandée, faisant deux morts, dont un civil.
L'attaque de Ouagadougou intervient un peu moins de deux mois après celle de l'hôtel Radisson Blu à Bamako, au Mali qui avait fait 20 morts. Le 20 novembre, des hommes armés avaient retenu en otage pendant plusieurs heures environ 150 clients et employés avant d'être mis en déroute par les forces maliennes appuyées par des forces françaises et américaines et des agents de l'ONU. Cette opération avait été revendiquée par Al-Mourabitoune et par le Front de libération du Macina (FLM, mouvement djihadiste malien).
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