Burkina Faso : AQMI revendique l'attaque en cours
Des hommes armés ont attaqué vendredi 15 au soir deux cafés et un hôtel à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, faisant au moins une vingtaine de morts et plus de quatorze blessés et retenant des otages. Dans la nuit, les forces de sécurité ont lancé un assaut contre l'hôtel Slpendid, établissement prisé par les Occidentaux dans lequel les terroristes se sont retranchés avec des otages. L'opération était toujours en cours ce samedi 16 janvier au matin. L'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique).
Tout a commencé vendredi soir vers 19h45. A cet instant, des témoins ont vu trois ou quatre assaillants armés et enturbannés mitrailler les cafés le Taxi-Brousse et le Cappuccino et incendier des véhicules qui ont explosé. Ils se sont ensuite retranchés dans l'hôtel Splendid, situé à proximité, malgré les contrôles de sécurité en place à l'entrée. L'établissement, qui compte 147 chambres, est fréquemment utilisé par des Occidentaux et par du personnel des agences onusiennes.
Si on ignore encore le nombre de personnes présentes lors de l'attaque, selon Le Monde le lieu devait être bondé. En effet, une réception de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) s'y déroulait.
Au milieu de la nuit, les forces de sécurité ont lancé un assaut contre les terroriste. Deux groupes de forces spéciales ont pénétré dans le lobbye de l'hôtel, soutenus par les forces françaises, elles-mêmes épaulées par des militaires américains. Des échanges de tirs et des cris ont été entendus et des témoins ont vu des clients réussir à quitter l'hôtel, parmi lesquels le ministre du Travail burkinabé, Clémant Sawadogo.
D'après le ministre de l'Intérieur, ce samedi matin, où des tirs et des cris étaient encore entendus, 126 personnes avaient pu être libérées, dont 33 blessés. Trois djihadistes auraient été tués. Par ailleurs, des flammes ont été aperçues dans l'hôtel. On ignore pour l'heure leur origine.
D'après le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Alpha Barry, l'attaque du Splendid a fait plusieurs morts. L'employé d'un des cafés attaqués parle quant à lui de plusieurs morts dans les établissements. Le directeur du principal hôpital de Ouagadougou a fait état d'un premier bilan global d'au moins une vingtaine de morts, parmi les lesquels plus de Blancs que de Noirs.
L'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste AQMI, qui l'a attribuée au groupe islamiste Al-Mourabitoune dirigée par le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes. Des "frères" du "bataillon Al-Mourabitoune ont fait irruption dans un restaurant des plus grands hôtels de la capitale du Burkina Faso, et sont maintenant retranchés et les combats continuent avec les ennemis de la religion", écrit AQMI.
En conséquences, un vol Air France Paris-Ouagadougou a été dérouté vers le Niger voisin tandis que le couvre-feu, mis en place dans le pays à la mi-septembre à la suite d'un coup d'Etat, a été étendu de 23 heures à 6heures. Sur Twitter, l'ambassadeur de France au Burkina Faso, Gilles Tibault, a évoqué une "attaque terroriste" et annoncé l'ouverture d'une cellule de crise.
C'est la première fois qu'une attaque du genre se produit dans la capitale burkinabée, bien que le pays, membre du G5 Sahel consacré à la lutte antiterroriste, ait déjà été la cible d'attaques djihadistes. Rien que dans l'après-midi de vendredi, une attaque avait déjà été perpétrée dans le nord du pays, près de la frontière malienne. Une vingtaine d'individus armés s'en étaient pris à des gendarmes en mission commandée, faisant deux morts, dont un civil.
L'attaque de Ouagadougou intervient un peu moins de deux mois après celle de l'hôtel Radisson Blu à Bamako, au Mali qui avait fait 20 morts. Le 20 novembre, des hommes armés avaient retenu en otage pendant plusieurs heures environ 150 clients et employés avant d'être mis en déroute par les forces maliennes appuyées par des forces françaises et américaines et des agents de l'ONU. Cette opération avait été revendiquée par Al-Mourabitoune et par le Front de libération du Macina (FLM, mouvement djihadiste malien).
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