Attentat à Magnanville : la France endeuillée en plein Euro de football

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 15 juin 2016 - 18:14
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Attentat de Magnanville couple de policiers
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©Kamil Zihnioglu / POOL / AFP
Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider ont été sauvagement assassinés à leur domicile par un djihadiste.
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En plein Euro de football, un terroriste se revendiquant de Daech a tué un couple de policiers à son domicile près de Paris. Ce mercredi, une minute de silence a été observée en l'honneur des victimes au ministère de l'Intérieur en présence de François, Hollande, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. "Nous connaîtrons de nouveau des attaques", a prévenu le Premier ministre.

La France, frappée par une nouvelle attaque djihadiste, s'est recueillie ce mercredi 15 en hommage au policier et à sa compagne tués à leur domicile, sur fond de nouvelles interrogations sur l'efficacité de la lutte antiterroriste en plein Euro de football. A midi, une minute de silence a été observée au ministère de l'Intérieur en présence notamment du président François Hollande, du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, et dans l'ensemble des commissariats de France à la mémoire des deux victimes assassinées lundi 13 au soir chez elles, près de Paris, par Larossi Abballa, 25 ans. Au même moment, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées à Magnanville (Yvelines), non loin du domicile du couple, dont l'accès était barré par un cordon de police devant lequel gerbes et bouquets de fleurs étaient déposés.

Lundi 13 peu après 20 heures, Abballa a tué à coups de couteau Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux, devant son domicile. Il a ensuite séquestré à l'intérieur du pavillon sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, qu'il a égorgée, et leur petit garçon de trois ans, seul survivant, retrouvé indemne dans un état de "sidération". Si Jean-Baptiste Salvaing "a été pris pour cible, s'il a été assassiné c'est parce qu'il était policier. Et si Jessica Schneider est morte (...) c'est parce qu'elle était sa compagne et elle-même fonctionnaire au sein d'un commissariat de police", a déclaré Bernard Cazeneuve, visiblement ému.

Avant d'être abattu par la police, Abballa a revendiqué son acte en direct sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux au nom du groupe djihadiste Etat islamique (EI). Dans cet enregistrement, visionné par l'AFP, il promet "d'autres surprises pour l'Euro", tournoi disputé en France jusqu'au 10 juillet. "L'Euro sera un cimetière", menace-t-il. Abballa appelle également "à attaquer des policiers, des journalistes, des gardiens de prison et des rappeurs". Une liste de cibles mentionnant "des personnalités ou des professions" a été retrouvée dans ce pavillon, selon le procureur de Paris François Molins. Facebook a assuré travailler "en étroite collaboration avec les autorités françaises qui enquêtent sur ce terrible crime".

Sept mois jour pour jour après les attentats les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts le 13 novembre, le double assassinat a frappé la France alors que l'émotion était encore vive après le carnage de dimanche dans une boîte gay d'Orlando, aux Etats-Unis, où un homme se réclamant lui aussi de l'EI a tué 49 personnes.

"C'est un acte incontestablement terroriste", a asséné mardi 14 François Hollande. Lors d'une conversation avec Barack Obama, les deux dirigeants ont décidé d'"augmenter encore la coopération" face à une "menace" djihadiste qui "évolue en permanence". Pour le président américain, il s'agit de "détruire" le groupe djihadiste, visé en Syrie et en Irak par des frappes de la coalition à laquelle participent Paris et Washington. Avant le coup d'envoi de l'Euro 2016, sous forte menace terroriste, Bernard Cazeneuve avait estimé que la compétition constituait "une cible potentielle" pour "les organisations terroristes" mais aussi "pour des personnes radicalisées". La sécurité a ainsi été massivement renforcée essentiellement aux abords des stades et des fan-zones.

"Nous connaîtrons de nouveau des attaques", a prévenu ce mercredi le Premier ministre Manuel Valls. Les enquêteurs français cherchent désormais à déterminer si le tueur a pu bénéficier de complicités dans la préparation des meurtres. Larossi Abballa, originaire des Yvelines, avait un passé dans l'islamisme radical. Il avait notamment été condamné en 2013 à de la prison pour participation à une filière djihadiste vers le Pakistan.

Trois hommes de 27, 29 et 44 ans, qui font partie de l'entourage du meurtrier, étaient toujours en garde à vue ce mercredi. Deux d'entre eux avaient été condamnés avec Abballa en 2013. Des interrogations sur un éventuel défaut de surveillance émergent: Abballa était encore récemment dans le radar de la justice, qui l'avait mis sur écoute sans toutefois "déceler la préparation d'un passage à l'acte violent", selon le procureur Molins. L'opposition de droite est montée au créneau, demandant par exemple des centres de rétention pour les personnes radicalisées non condamnées. Manuel Valls, réfutant toute "négligence", a de nouveau écarté ces demandes. Le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a déploré quant à lui que des djihadistes puissent circuler "librement en France": "cela ne peut plus durer".

 

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