Attentats de Paris : le Captagon, drogue des djihadistes
Certains témoignages de rescapés des attentats de Paris évoquent des terroristes déterminés mais aussi d'un calme terrifiant. Ces hommes ont été capables d'aller à la mort et de tuer des innocents "à la chaîne", notamment au Bataclan. La puissance de l'endoctrinement de Daech y a certainement joué un rôle. Mais certains éléments laissent penser qu'ils auraient également pu prendre une drogue pour parvenir à franchir le pas.
Cette drogue, c'est le Captagon, nom de vente de la fénéthylline, un stupéfiant de la famille des amphétamines distribué sous forme de cachets et dont la production est devenue une spécialité de l'Etat islamique (Daech). Au point que le Captagon est surnommé "la drogue des djihadistes". Des seringues ont été retrouvées dans les "planques" des terroristes. Elles auraient pu leur servir, selon Le Point, à s'injecter de la drogue, mais aussi à confectionner leurs gilets d'explosifs. Elles sont encore en cours d'analyse.
L'absorbation de Captagon a des effets dont l'intérêt pour les terroristes kamikazes est évident: il augmente la vigilance, confère un sentiment d'invulnérabilité et de toute-puissance, empêche de ressentir la peur, la douleur ou la fatigue. Avec bien sûr des effets d'autant plus durs durant la "descente": fatigue extrême, psychose, altération des capacités mentales, et montagnes russes entre euphorie et dépression.
Des traces de ce produit avaient déjà été retrouvées dans l'organisme du terroriste de la plage de Sousse (Tunisie) en juin dernier. Il n'est pas non plus rare que les combattants de Daech en Syrie et en Irak en prennent. Sa production dans des laboratoires clandestins syriens et sa commercialisation dans le Moyen-Orient est d'ailleurs une source de financement pour Daech.
Le résultat des analyses médicolégales sur les corps des sept terroristes tués vendredi 13 permettront d'en savoir plus. Mais le travail des enquêteurs est ralenti par l'état de dégradation des corps, six des assaillants s'étant fait exploser.
L'Etat islamique n'a rien inventé en la matière. Déjà durant la Seconde guerre mondiale, les pilotes kamikazes japonais prenaient des amphétamines. Durant la Première guerre mondiale, l'état-major veillait à ce que les Poilus ne manquent jamais de leur infâme gnole, souvent le seul moyen de les motiver pour partir à l'assaut.
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