Attentats déjoués à Paris : ce que l'on sait sur le terroriste présumé, Sid Ahmed Ghlam
C'est sur le ton grave et solennel qu'on lui connaît que Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi matin qu'un terroriste présumé avait été interpellé dimanche 19 avril alors qu'il préparait un attentat contre "une ou plusieurs églises" de Villejuif dans le Val-de–Marne. L'homme interpellé serait également impliqué dans le meurtre d'Aurélie Châtelain, une jeune femme abattue dimanche à Villejuif également. L'ADN du terroriste présumé a été retrouvé sur les lieux du crime.
Le procureur de la République de Paris François Molins a donné des détails sur le suspect, lors d'une conférence de presse mercredi après-midi. L'homme s'appelle Sid Ahmed Ghlam, est étudiant en électronique, de nationalité algérienne, et est âgé de 24 ans. Il arrive en France en 2001 avec sa mère pour rejoindre, dans le cadre d'un regroupement familial, son père déjà installé à Saint-Dizier, en Haute-Marne, où le jeune homme vit jusqu'en 2003. Il repart ensuite en Algérie "faute de documents lui permettant de demeurer sur le territoire", a précisé François Molins.
Après avoir obtenu son bac de l'autre côté de la Méditerranée, celui qui n'est pas encore terroriste présumé revient en France où il reste quelques mois chez ses parents, avant de partir à Paris faire des études en électronique. Cursus qu'il poursuit ensuite à Reims, avant de revenir à nouveau dans la capitale en septembre 2014, toujours pour ses études. Il habitait ainsi une résidence étudiante du 13e arrondissement de Paris, rue Léo Frankel, non loin de la Bibliothèque François Mitterrand.
Il apparaît que le jeune homme avait disparu une semaine en Turquie (où passent la majorité des candidats au djihad en Syrie et en Irak) en 2015 et avait été placé en garde à vue à son retour, avant d'être relâché. Il avait alors fait part de ses velléités de départ en Syrie et avait donc été suivi par les services de renseignement, toujours selon le procureur François Molins. Des investigations infructueuses mais qui avaient tout de même donné lieu à son fichage "S", c'est-à-dire "Sûreté de l'Etat".
Sid Ahmed Ghlam avait par ailleurs un casier judiciaire vierge de toutes condamnations et faisant seulement état d'une plainte déposée contre lui en août 2013 pour violences volontaires. Un dossier classé sans suite après que la victime eut retiré sa plainte.
L'arrestation du terroriste présumé est totalement fortuite et résulte d'un banal appel au SAMU, dimanche matin peu avant 9h. Un homme, blessé par balle à la jambe dans une rue du 13e arrondissement de Paris, affirme avoir été agressé. Sur place, les policiers, intrigués par son comportement douteux, remontent les traces de sang jusqu’à son véhicule garé non loin de là. A l’intérieur, un arsenal de guerre: kalachnikov, arme de poing, gilet pare-balles, munitions et gyrophare. Suite à des recoupements, les enquêteurs estiment que c'est alors qu'il abattait Aurélie Châtelain qu'il aurait été blessé.
Les policiers ont également perquisitionné le domicile du terroriste présumé et on retrouvé des armes, des gilets pare-balles, des brassards siglés "police" et un plan détaillé des passages des équipages de police de différents commissariats parisiens, ainsi que ainsi que "des documents en langue arabe évoquant les organisations terroristes Al-Qaïda et Etat islamique".
Depuis son arrestation, les policiers enquêtent sur l'entourage de Sid Ahmed Ghlam. Ce mercredi matin, une trentaine de policiers de la Brigade de recherhce et d'intervention (BRI) de Paris se sont livrés à plusieurs perquisitions à Saint-Dizier en Haute-Marne, où habitent les parents et la soeur du suspect. Une jeune femme, présentée comme sa compagne selon des sources policières, a été interpellée dans le quartier sensible du Vert-Bois. Celle-ci serait une convertie à l'Islam âgée de 25 ans et mère de deux enfants. Selon des voisins cités par 20Minutes.fr, elle résidait depuis six à sept mois dans une maison en location dont les volets étaient perpétuellement clos.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.