Bébé mort en direct sur Facebook Live : suicides, meurtres, accidents, les faits divers sanglants se répandent sur les réseaux sociaux

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DD.
Publié le 16 février 2017 - 16:58
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Une scène de crime.
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©Tony Webster/Flickr
Si la plupart des cas ont lieu aux Etats-Unis, la tendance à la diffusion de la mort en direct sur les réseaux sociaux se répand dans le monde.
©Tony Webster/Flickr
Sans être encore à un rythme quotidien, la mort diffusée en direct sur les réseaux sociaux commence à revenir fréquemment dans les médias. L'accessibilité au grand public des outils de captation de vidéo, et les nouveaux outils développés par les réseaux sociaux permettent de tout diffuser, y compris les faits les plus morbides.

C'est un drame atroce qui secoue, une fois de plus, la ville de Chicago: mardi 14, un bébé de 2 ans a été abattu d'une balle en pleine tête, dans une voiture en compagnie de son oncle. Pire encore, le meurtre a été diffusé en direct, la petite-amie de l'oncle filmant la scène et la diffusant sur Facebook Live, l'outil de retransmission en direct du réseau social. La femme était en effet dans la voiture et captait avec son téléphone ce qui était une banale balade familiale avant que le véhicule ne soit attaqué. Elle parviendra à s'enfuir non sans être blessée à l'abdomen alors qu'elle était enceinte.

La mort en direct, retransmise par un réseau social: le cas est encore rare mais la tendance se développe à mesure que les smartphones deviennent plus performants et que les applications de diffusion en direct se démocratisent. Ce mardi 14 est même à marquer d'une pierre (noire): pour la première fois, deux cas de mort en direct ont été reportés le même jour. Ce même mardi en effet, deux journalistes d'une radio en République dominicaine ont été abattus alors que la captation vidéo de leur émission passait également sur les réseaux sociaux.

Mais c'est l'année 2016 qui a vu la multiplication de ces faits divers visibles dans le monde entier par des milliers de personnes en direct défrayer la chronique. Les cas de figure sont souvent les mêmes. Il s'agit d'homicides par armes à feu comme le cas de mardi, qui s'était déjà produit en mars et en juillet 2016 aux Etats-Unis (même si les cibles avaient miraculeusement survécu) ou même lors d'une intervention policière comme en juillet 2016 dans le Minnesota qui s'était soldé par la mort du suspect abattu par les forces de l'ordre. Autre "classique" de cette nouvelle tendance morbide: le suicide. Le 11 mai 2016 par exemple, c'est une jeune Française de 19 ans, Océane, qui s'est jetée sous un train à Egly et qui a filmé son geste fou sur Periscope. En novembre, ce sont deux adolescents russes de la région de Pskov qui se sont suicidé alors que la police allait les attraper après une fugue amoureuse. En décembre, dans l'Etat américain de Géorgie, c'est une jeune fille de 12 ans qui se suicide par pendaison en direct sur Live.me, regrettant "de n'être pas assez jolie".

Dernier cas de fait divers de ce type, les accidents, comme cette voiture qui, en mai 2016 dans l'Etat de Pennsylvanie, s'encastre en direct dans un camion tuant ses deux passagères. En août 2016, c'est un Italien de 28 ans pratiquant le "wingsuit", cette chute libre effectuée grâce à une combinaison permettant de flotter dans les airs, qui s'écrasait dans les Alpes alors que son saut était diffusé en direct. Dernier cas notable enfin, le 28 décembre 2016, une mère de famille, souffrant d'un cancer, qui se filmait chez elle a fait un malaise mortel.

D'autres cas de crimes diffusés en direct ont également été recensés, même s'ils n'ont pas provoqué la mort, comme cette affaire en janvier 2017 en Suède où trois hommes ont violé une femme visiblement hagarde et diffusé le crime, là encore sur Facebook Live.

Si ces faits sont en constante augmentation, il ne faut non plus croire que les cas de "mort en direct" sont apparus avec les réseaux sociaux. La bonne vieille télévision a aussi été sujette à des décès souvent violents devant leurs téléspectateurs, sans possibilité d'anticipation. Le 26 août 2015, un caméraman et une présentatrice d'une télévision locale ont été abattus lors d'une émission matinale en direct, par un ancien collègue qui avait été écarté de la chaîne. En 2012 sur Fox News, une course-poursuite ,dont la télé américaine est particulièrement friande, se finissait par le suicide du fuyard sous le regard épouvanté du présentateur qui a rendu l'antenne trop tard. Et la tendance n'avait rien de nouveau : en 1974, Christine Chubbuk, une journaliste et animatrice américaine se tirait une balle dans la tête en présentant le journal local d'une chaîne de Floride dans ce qu'elle annonçait être "le premier suicide en direct de la télévision".

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