Bobigny panse les plaies des émeutes, suite à la manifestation de "soutien à Théo"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 février 2017 - 16:45
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L'émeute à Bobigny le 11 février 2017.
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L'émeute s'est déclenchée à la fin de la manifestation en soutien au jeune Théo.
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Samedi soir, la manifestation se "soutien à Théo", le jeune homme gravement blessé lors d'une intervention policière, a dégénéré, occasionnant d'importants dégâts. Dimanche, les stigmates de ces violences étaient encore très visibles.

Bobigny s'employait dimanche 12 à effacer les traces des violences de la veille, survenues lors d'une manifestation de "soutien à Théo", après lesquelles 37 personnes ont été interpellées en Seine-Saint-Denis.

"Il y a une manifestation pacifique et ça se termine comme ça", a déploré le maire Stéphane De Paoli (UDI), arpentant dimanche matin les rues de sa ville pour constater les dégâts.

"Amer, très en colère", il désigne les carcasses de voitures calcinées et les vitrines explosées. "Ça va chiffrer très très fort", a-t-il affirmé à l'AFP.

À la gare routière, pas un abribus n'a résisté. Et la vitrine du restaurant McDonald's a disparu, l'intérieur saccagé.

Pour la candidate du FN à la présidentielle, Marine Le Pen, ces violences sont "la conséquence du laxisme qui diffuse dans la société française, qui est la responsabilité des politiques qui nous ont gouvernés pendant des années".

Eric Ciotti (Les Républicains) a réaffirmé son "soutien aux policiers". Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, a estimé que "certains ont l'air de souhaiter des émeutes de banlieue". "Il y a une volonté de je ne sais qui de multiplier les provocations", a-t-il avancé.

La manifestation avait pourtant débuté dans le calme samedi, des orateurs se succédant pour dénoncer les violences policières et le sort de Théo, qui a indigné dans les quartiers sensibles comme dans la classe politique.

Ce jeune homme noir de 22 ans est toujours hospitalisé, gravement blessé lors son interpellation brutale le 2 février. L'un des quatre policiers impliqués a été mis en examen pour viol, les trois autres pour violences.

Après quelques jets de projectiles en direction des forces de l'ordre samedi, les quelque 2.000 manifestants avaient rapidement été débordés par des "casseurs". Des jeunes "violents et très mobiles", selon la police, ont défoncé des vitrines et incendié quatre voitures, dont un camion technique de la radio RTL.

Des incidents isolés se sont poursuivis jusqu'à minuit, à Bobigny et dans les communes proches, selon une source policière. Au total, 37 personnes ont été interpellées.

Au milieu du chaos, samedi à Bobigny, un adolescent a sauvé une petite fille restée, terrorisée, dans une voiture dont le capot prenait feu.

Venu manifester, cet adolescent, Emmanuel Toula, 16 ans, s'était éloigné dès les premiers incidents, découvrant cette voiture. Une femme affolée en avait extrait son fils "de deux ans maximum", mais une fillette de cinq ou six ans, en manteau rose avec des tresses, restait "tétanisée" à l'intérieur, a-t-il raconté au Bondy blog.

"J'avais peur, j'imaginais que la voiture pouvait exploser à tout moment." Mais "je ne pouvais pas laisser une petite comme ça. Surtout qu'autour, il y avait des passants et que personne ne faisait rien".

Il a alors pris l'enfant dans ses bras avant de la confier à un gendarme.

Ensuite, "la voiture a été retournée par des casseurs et a fini carbonisée", a dit au Bondy blog un policier témoin de la scène.

La préfecture de police (PP) a salué "le courage" du jeune homme, tentant ainsi d'éteindre un début de polémique sur les réseaux sociaux, où certains s'indignaient que la police s'attribue la gloire d'avoir sauvé l'enfant des flammes.

Dans un communiqué, la PP avait dans un premier temps affirmé que des policiers avaient "dû intervenir pour porter secours à une jeune enfant se trouvant dans un véhicule en feu". Mais les forces de l'ordre ont simplement "aidé à chercher ses parents juste après qu'elle a été sauvée", a précisé à l'AFP une source policière.

Samedi, d'autres rassemblements réclamant "justice pour Théo" ont eu lieu à Rouen, occasionnant quelques dégâts, mais aussi à Toulouse et Nantes sans incident.

Des scènes de violences urbaines se produisent, chaque nuit, depuis une semaine dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis.

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Société

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