Crash Airbus A320 GermanWings : la boîte noire livre des données audio
C'est un grand pas dans la résolution du mystère du crash de l'avion de GermanWings du mardi 24. Ce mercredi, le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), Rémi Jouty, a annoncé lors d'une conférence de presse que des enregistrements ont pu être extraits de la première boîte noire, retrouvée le jour même du crash.
Ce CVR (pour Cockpit voice recorder) enregistre l'ensemble des conversations qui ont eu lieu dans le cockpit. S'il est endommagé, son module de mémoire, la partie la plus importante, a été plutôt épargnée: "Nous avons rencontré quelques difficultés. Nous avons à l'instant réussi à extraire un fichier audio utilisable, mais il est beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions".
Il reste en effet au BEA à attribuer chaque voix à chaque membre d'équipage et à identifier les bruits de fond. Ce travail peut donner "un ensemble approximatif au bout de quelques jours mais qui contient alors des erreurs". Plusieurs semaines pourraient donc être nécessaires avant d'obtenir une version sûre des évènements survenus dans le cockpit.
Rémi Jouty est resté prudent. Il s'est refusé "à construire un scénario", précisant que le BEA ne ferme pour l'instant la porte à aucune piste. On ignore donc encore si une personne extérieure à l'équipage se trouvait dans le cockpit ou si les pilotes étaient conscients jusqu'à l'impact. Les données audio couvrent cependant l'ensemble de la durée du vol.
Le directeur du BEA s'est également refusé à confirmer la déclaration de François Hollande de ce mercredi selon laquelle "l'enveloppe" de la seconde boîte noire, contenant les données techniques du vol, aurait été découverte. Il a également démenti les rumeurs selon lesquelles elle aurait été retrouvée détruite: "Nous n'avons pas localisé la boîte noire mais nous n'avons pas trouvé de débris. Je n'ai pas en mémoire de cas où la boîte noire aurait été réduite en morceaux".
Bien que les informations soient encore peu nombreuses, Rémi Jouty se dit "raisonnablement optimiste. Nous avons au moins un fichier audio exploitable. (…) Deux hectares (la surface du site du crash NDLR) c'est grand mais ce n'est pas immense".
La thèse d'une explosion en plein vol est en tout cas définitivement abandonnée. L'avion a suivi une courbe descendante "compatible" avec le contrôle par le pilote ou le pilotage automatique. De plus, le contact radar n'a été perdu qu'à une faible altitude au-dessus du lieu de l'impact. L'avion aurait donc volé jusqu'au bout.
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