Deux militaires périssent noyés lors d'un exercice dans la Marne
Deux légionnaires d'une vingtaine d'années, originaires d'Afrique du Sud et de Mongolie, ont péri noyés vendredi matin lors d'un exercice en canoë-kayak sur la Marne, à proximité d'Epernay, a-t-on appris de sources concordantes.
"Ces deux légionnaires effectuaient avec leur section un déplacement en canoë-kayak organisé par une entreprise spécialisée sur la Marne. Ils sont tombés et ont disparu dans l’eau sur le territoire de la commune de Cumières (Marne) vers 11h00", a indiqué le Service d'informations et de relations publiques des armées (Sirpa), dans un communiqué.
D'après le parquet de Reims, une vingtaine d’hommes composant une section d’une compagnie du 2e régiment d’infanterie de la Légion étrangère basée à Nîmes (Gard) et en manoeuvre sur le département de la Marne, procédait à une activité dite de cohésion. Ce sont dix embarcations de type canoë rigide, essentiellement des bi-places qui naviguaient sur la Marne.
"En raison manifestement de violents remous sur le fleuve, il semble, en l’état des investigations, que deux embarcations aient pu chavirer, entraînant entre deux et quatre militaires à l’eau, à proximité du barrage de Cumières", a indiqué Matthieu Bourrette, procureur de la République, dans un communiqué de presse.
Plusieurs militaires se sont alors jetés à l'eau pour tenter de sauver leurs camarades, "repêchés dans un état désespéré". "Malgré l’intervention rapide des services de secours qui pratiquaient des massages cardiaques, il était constaté leur décès quasi immédiat sur site", selon le parquet. Les deux victimes sont originaires d'Afrique du Sud et de Mongolie, âgés respectivement de 24 et 28 ans et sont tous deux pères de famille, d'après la même source.
- "C'est un piège, ce truc-là" -
Selon les pompiers de la Marne interrogés par l'AFP, l'alerte avait été donnée à 10H53. Une bonne trentaine de pompiers, dont des plongeurs, avaient été acheminés sur les lieux du drame.
"Ça s'est déroulé au niveau du barrage de Cumières", a raconté le maire de la commune, José Tranchant, qui s'est rendu sur place. "Les hommes remontaient le courant et puis, au lieu de faire demi-tour avant le barrage, ils ont été un peu trop près du barrage je pense. Et comme il y a des tourbillons… ".
Selon le maire, cet accident n'est pas le premier du genre. "La dernière fois ça remonte à 5-6 ans, quelqu'un qui avait plongé... C'est un piège, ce truc-là. Nous, on est du village, on sait très bien qu'il ne faut pas y aller, c'est dangereux", a-t-il encore affirmé.
La nouvelle ministre des Armées Sylvie Goulard, en déplacement au Mali avec le président Emmanuel Macron, a réagi à ce "tragique accident" dans un communiqué où elle "adresse ses condoléances aux familles, aux proches ainsi qu'aux camarades des deux militaires".
"Une enquête de gendarmerie est en cours, visant à déterminer les circonstances de ces décès", a-t-elle dit.
Le parquet de Reims a ouvert une enquête de flagrance du chef d’homicide involontaire, confiée à la brigade des recherches de la compagnie de gendarmerie d’Epernay, en raison du contexte militaire de l’accident.
Les auditions des militaires présents doivent débuter samedi tandis que les autopsies des deux corps auront lieu lundi à l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) de Pontoise (Val-d'Oise), d'après le parquet.
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