Dijon : un médecin accusé d'homophobie après avoir posté sur Facebook à propos d'un patient atteint de syphilis

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 janvier 2017 - 18:44
Image
Un tensiomètre et un stéthoscope .
Crédits
©Philippe Huguen/AFP
Le patient n'était pas assez "maniéré" pour éclairer le diagnostic du praticien.
©Philippe Huguen/AFP
Un médecin remplaçant de Dijon s'est retrouvé devant l'Ordre des médecins pour avoir partagé sur Facebook une expérience à propos d'un patient homosexuel, en des termes stigmatisants. Une association de défense des gays avait fait part de son mécontentement.

La plainte de l’association de défense des homosexuels l’a amené directement devant le Conseil de l’Ordre des médecins. Un généralists qui effectuait des remplacements à Dijon (Côte-d’Or) a dû se justifier ce lundi 2 d’un comportement visiblement douteux lors d’une consultation qu’il a effectué le 26 décembre. Ce jour-là un homme le consulte, et le médecin pose son diagnostic: fissure anale. Un problème qui nécessite de passer sur la table d’opération. Des analyses sanguines postérieures révèlent en fait que l’homme est atteint d’un chancre syphilitique, une maladie sexuellement transmissible qui, si elle est mal soignée, peut conduire jusqu’au décès. Bonne nouvelle pour le patient qui échappe à l’opération et se fera traiter efficacement.

Sauf que le médecin a eu l’idée pour le moins assez malvenue de faire partager cette expérience sur un groupe Facebook intitulé "les médecins ne sont pas des pigeons" où les professonnels de la médecine peuvent s’entraider et partager leur expérience. Mais c’est le propos du généraliste qui fera la polémique: celui-ci explique qu’il n’a pas pu faire le diagnostic adéquat car il ignorait que son patient était homosexuel et pour cause: "ce n’était pas marqué dans le dossier".

Mais la maladresse ne s’arrête pas là. Le médecin précise qu’il ne pouvait pas savoir pour des raisons qui lui semblent évidentes: le patient n’était "pas un homo de type +fofolle+ avec des manières surjouées, plutôt monsieur tout le monde, du coup je n’ai rien vu (…) donc je n’ai pas cherché plus loin".

D’après la plainte de l’Amicale des jeunes du refuge, l’association qui a signalé le cas, l’homme a persisté dans les commentaires en parlant "d’intonation de voix très aiguë, d’hommes qui marchent sur une ligne en se déhanchant" qui aurait pu l’aider à deviner la sexualité de son patient. L’Amicale a déclaré qu’elle ne souhaite pas poursuivre son action devant le tribunal.    

 

 

À LIRE AUSSI

Image
La campagne de l'Inter LGBT sur le suicide chez les homosexuels.
Homophobie et suicide : la campagne choc de l'Inter LGBT
L'organisation Inter LGBT qui lutte contre les discriminations faites aux minorités sexuelles a lancé ce 5 février une campagne choc alertant sur un taux de suicide la...
05 février 2015 - 16:01
Lifestyle

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.