Dijon : un médecin accusé d'homophobie après avoir posté sur Facebook à propos d'un patient atteint de syphilis
La plainte de l’association de défense des homosexuels l’a amené directement devant le Conseil de l’Ordre des médecins. Un généralists qui effectuait des remplacements à Dijon (Côte-d’Or) a dû se justifier ce lundi 2 d’un comportement visiblement douteux lors d’une consultation qu’il a effectué le 26 décembre. Ce jour-là un homme le consulte, et le médecin pose son diagnostic: fissure anale. Un problème qui nécessite de passer sur la table d’opération. Des analyses sanguines postérieures révèlent en fait que l’homme est atteint d’un chancre syphilitique, une maladie sexuellement transmissible qui, si elle est mal soignée, peut conduire jusqu’au décès. Bonne nouvelle pour le patient qui échappe à l’opération et se fera traiter efficacement.
Sauf que le médecin a eu l’idée pour le moins assez malvenue de faire partager cette expérience sur un groupe Facebook intitulé "les médecins ne sont pas des pigeons" où les professonnels de la médecine peuvent s’entraider et partager leur expérience. Mais c’est le propos du généraliste qui fera la polémique: celui-ci explique qu’il n’a pas pu faire le diagnostic adéquat car il ignorait que son patient était homosexuel et pour cause: "ce n’était pas marqué dans le dossier".
Mais la maladresse ne s’arrête pas là. Le médecin précise qu’il ne pouvait pas savoir pour des raisons qui lui semblent évidentes: le patient n’était "pas un homo de type +fofolle+ avec des manières surjouées, plutôt monsieur tout le monde, du coup je n’ai rien vu (…) donc je n’ai pas cherché plus loin".
Coucou l'homophobie ordinaire sur les groupes Facebook de médecins… pic.twitter.com/2q7wUXqjdu
— Doc Juju (@ManzeG) 28 décembre 2016
D’après la plainte de l’Amicale des jeunes du refuge, l’association qui a signalé le cas, l’homme a persisté dans les commentaires en parlant "d’intonation de voix très aiguë, d’hommes qui marchent sur une ligne en se déhanchant" qui aurait pu l’aider à deviner la sexualité de son patient. L’Amicale a déclaré qu’elle ne souhaite pas poursuivre son action devant le tribunal.
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