Disparition de la petite Maëlys : le spectre d'un enfant jamais retrouvé, un cas loin d'être inédit
Dimanche 15, cela fera sept semaines que la petite Maëlys de Araujo s'est volatilisée. Depuis, des recherches massives ont été entreprises et une médiatisation constante a entouré l'affaire. Sans aucun résultat. Pas de trace de l'enfant. Et le seul suspect, Nordahl Lelandais, 34 ans et actuellement incarcéré, nie toute implication (et reste présumé innocent). Si dans la ville de Pont-de-Beauvoisin, la vie reprend peu à peu son cours, l'affiche de la petite fille reste présente sur de nombreux commerces. Avec en filigrane, dans l'esprit des habitants, une peur: celle que l'on ne retrouve jamais l'enfant.
La disparition d'un enfant n'est –hélas- pas une chose rare. Le chiffre "brut" des disparitions est même vertigineux: selon l’association Centre français de protection de l’enfance (CFPE)-Enfants disparus, cinq enfants sont portés disparus toutes les heures en France et 49.347 cas de mineurs disparus ont été enregistrés par les autorités en 2016. Sur ce nombre, 48.156, soit l'écrasante majorité, sont considérés comme des fugueurs (ce qui n'est pas le cas de la petite Maëlys), dont les deux tiers sont retrouvés dans les trois mois (et souvent dans les touts premiers jours).
Mais, toujours selon l'association, lorsque l'on retire les fugues et les cas d'enlèvements par un parent, reste 687 cas de disparitions dites "inquiétantes" où l'on n'a aucune idée de l'endroit où est l'enfant et seulement des hypothèses sur ce qui a pu lui arriver. Avec quelques cas restés tristement célèbres.
C'est principalement l'affaire de la petite Estelle Mouzin qui revient le plus fréquemment. Même âge que Maëlys (neuf ans), la fillette a disparu en rentrant à pied de Guermantes en Seine-et-Marne le 9 janvier 2003. Aucune piste sérieuse n'a jamais été découverte dans une enquête encore plus vaste que celle de Maëlys: pas moins de 150 personnes ont ainsi été placées en garde à vue (contre deux pour Maëlys) sans succès.
D'autres affaires sont beaucoup plus anciennes encore. En 1977, le petit Yves Bert, six ans, sort de l'école à Lyon avec une camarade qui lâche sa main pour rejoindre sa mère. L'enfant se retrouvera seul brièvement. Il ne reparaîtra jamais. En 1978, les parents reçoivent un courrier d'un couple de ravisseurs autoproclamés expliquant avoir pris l'enfant, frustré de ne pouvoir en avoir eux-mêmes. Les ravisseurs présumés donnent un rendez-vous à une cabine téléphonique pour dévoiler lors d'un appel où se trouve l'enfant. Le téléphone ne sonnera jamais.
D'autres affaires se dénouent tardivement. Parfois de manière "heureuse" (on peut citer le cas notable en Autriche de Natascha Kampusch séquestrée pendant huit ans). Mais plus rarement par une funeste découverte. En 2013, des ossements sont découverts dans la mer au large d'Antibes. Des analyses ont montré qu'un humérus appartient à Stéphane Hirson, 17 ans, disparu en 1994 en allant à la gare de Meaux (Seine-et-Marne). Les autres restes sont issus d'autres corps. Sur un crâne, qui n'appartient pas au jeune homme, l'inscription "mort aux pédophiles" était écrite. De nouvelles analyses effectuées un mois plus tard ont finalement conclu qu'aucun ossement n'appartenait au jeune homme. Depuis, l'enquête piétine.
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