Djihadistes de Lunel : les propos polémiques de l'imam de la ville
Une quinzaine de jeunes habitants de Lunel (Hérault) sont partis faire le djihad en Syrie. Six sont déjà morts là-bas, faisant de cette commune de 25.000 habitants la ville française la plus touchée par ce phénomène.
La préfecture, la fédération socialiste de l'Hérault et des responsables politiques ont dénoncé les propos du président de l'Union des Musulmans de Lunel, Lahoucine Goumri, qui a notamment refusé de condamner, dans une interview donnée à Midi-Libre, le départ de jeunes lunellois pour le djihad alors que six d'entre eux sont morts en Irak et en Syrie.
"Je ne condamne pas du tout ces départs. Les gens sont libres de partir ou de rester: il y a des gens qui pensent que c'est un djihad, d'autres qui pensent que là-bas il y une injustice à combattre. La mosquée n'a pas à condamner ou ne pas condamner ces départs-là" a-t-il déclaré vendredi 12. Et d'ajouter "la plus grosse filière djihadiste, c'est François Hollande. À mon avis, ces jeunes ont été poussés à partir dès mars 2011, lorsque François Hollande a dit que Bachar el-Assad est un boucher et un criminel".
"Il est (...) du devoir du président de l'Union des musulmans de Lunel d'user de sa capacité d'influence pour dissuader les jeunes gens tentés de participer, sur les zones de combat en Syrie ou en Irak, à des opérations terroristes qui doivent être condamnées avec la plus grande fermeté", a indiqué samedi soir la préfecture évoquant "l'irresponsabilité affichée par cette autorité religieuse", dans un communiqué.
Le premier secrétaire de la fédération départementale socialiste, Hussein Bourgi, a dénoncé de son côté des "propos tendancieux et scandaleux, qui témoignent d'une légèreté coupable et d'une ambiguïté suspecte".
Deux habitants de Lunel, partis rejoindre les rangs des djihadistes depuis près d'un an ont été tués dans des combats à la frontière irakienne début décembre alors que leur groupe passait de la Syrie à l'Irak. En octobre, quatre jeunes habitants de la même commune étaient déjà morts en Irak après avoir rejoint les rangs d'un groupe islamiste.
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