Dr. Jérôme Marty : nouvelle sanction suite aux diffamations envers Jean-Marie Bigard et Francis Lalanne
Le Dr. Marty écope d’un nouveau blâme pour des propos tenus en 2021 contre Jean-Marie Bigard et Francis Lalanne.
Le 13 décembre 2023, le Dr. Jérôme Marty écopait d'un blâme pour manquement aux obligations déontologiques. La chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins avait jugé que les obligations déontologiques s'imposaient au Dr. Marty en vertu des dispositions de l'article R 4127-3 du code de santé publique suite aux déclarations diffamatoires portées à l’endroit de l’actrice Béatrice Rosen.
Ce 12 février 2024, c’est donc un double blâme qui est prononcé à l’encontre du Dr. Marty par la même chambre disciplinaire suite aux déclarations diffamatoires portées, envers, d’une part Jean-Marie Bigard et, d’autre part, Francis Lalanne. L’audience s’était tenue le 16 janvier 2024 après une longue période d’instruction et d’échange de mémoires.
Pour rappel, Jean-Marie Bigard et Francis Lalanne avaient porté plainte contre le Dr. Marty le 28 octobre 2021 par l’entremise de leur avocat Me Ludot. Ils soutenaient que Jérôme Marty "habitué des plateaux de télévision pendant la pandémie de Covid et fort du sentiment d'impunité des médecins ayant ainsi exploité la pandémie pour leur publicité, s'est cru autorisé à publier à leur encontre sur Twitter une "lettre ouverte" dans laquelle, s'il était en droit d'exprimer son mécontentement contre les prises de position de MM. Bigard et Lalanne en matière de lutte contre le virus SARS-CoV-2, il y a cependant employé à leur égard des termes injurieux, grossiers et vulgaires, contraires aux obligations déontologiques auxquelles il est tenu par les dispositions de l'article R 4127-19-1 du code de la santé publique.
On peut lire dans l’ordonnance qu’"il résulte de l'instruction que la 'lettre ouverte à J.M. Bigard et F. Lalanne', qui est rythmée par l'anaphore : 'Vous n'étiez pas là', scandant l'énoncé des multiples interventions des médecins ayant combattu le virus SARS-CoV-2 dont il est reproché à MM. Bigard et Lalanne d'en avoir été absents, se poursuit par une série d'invectives à l'adresse des deux destinataires, présentés comme des "planqués (...) résistants d'opérette, Jean Moulin à vent, (...) trouillards, (...) gueulards", aux "idées les plus dégueulasses" et à "la bestialité la plus crasse", posant leurs "grosses pattes dégueulasses sur un combat" dont ils ne sont pas, étant "le nez rouge et purulent des manipulateurs et des profiteurs de crise" et "la partie grossière du corps du complotisme, son orifice béant et malodorant", enfin rappelant qu' "on ne réfléchit pas par le cul". L'emploi d'un tel vocabulaire par un médecin s'exprimant dans un média de large diffusion, fût-ce pour répondre à des adversaires de la politique sanitaire officielle et convaincre le grand public de la dangerosité de leurs positions, et qui disposait pour ce faire d'arguments scientifiquement étayés, est de nature à déconsidérer sa profession, en méconnaissance de l'obligation déontologique codifiée à l'article R 4127-31 du code de la santé publique, sans que le docteur Jérôme Marty soit fondé à se prévaloir, pour s'exonérer du manquement reproché, de l'article 10 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
La décision illustre une nouvelle fois la vulgarité et surtout les arrangements avec le code de déontologie du Dr. Marty :
- En application de l'article L 4124-6 du code de la santé publique, il est infligé au Dr. Jérôme Marty un blâme pour infraction à l'article R 4127-31 du même code.
- Le Dr Jérôme Marty versera à M. Jean-Marie Bigard et à Francis Lalanne la somme de 2000 € chacun sur le fondement de l'article 75 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique.
Joint ce jour par France-Soir, Maître Ludot, avocat des deux plaignants, explique que "certains médecins se sont affranchis des règles déontologiques pendant la période Covid où ces médecins passaient le plus clair de leur temps sur les plateaux de télévision. Ils ont perdu toute retenue dans leurs propos, tombant dans la vulgarité et l’insulte, oubliant ainsi le serment d’Hippocrate". Sur la présente décision, il ajoute : "Le Dr Marty est coutumier des faits puisqu’il a déjà écopé d’un blâme pour les mêmes motifs. Il a confondu liberté d’expression et devoir déontologique. Une sanction plutôt légère car il n’en est pas à son coup d’essai. La chambre aurait pu être plus sévère puisque l’on n'en est plus au stade de l’avertissement. Une sanction plus dissuasive s’imposerait."
L’horizon déontologique et juridique du Dr. Marty s’obscurcit avec ce nouveau blâme.
Lire la décision complète.
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