Elle maltraitait ses élèves de maternelle : 18 mois requis contre "maîtresse Delphine"

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 31 mars 2016 - 12:47
Le tribunal rendra sa décision en mai.
Relaxée en première instance, "maîtresse Delphine", accusée d'avoir maltraité ses élèves de maternelle pendant des années, est comparue à nouveau à Limoges mercredi. Le Procureur de la République a requis 18 mois de prison ainsi que l'interdiction à vie d'exercer une profession en lien avec des enfants. La décision du tribunal sera rendue le 27 mai.

L'affaire "maîtresse Delphine" continue. Relaxée en première instance, cette institutrice et directrice d'école de Haute-Vienne accusée de violences morales et physiques sur une vingtaine de ses élèves de maternelle âgés de 3 à 5 ans a été jugée à nouveau à Limoges mercredi 30 mars. Le ministère public a requis contre la maîtresse, toujours sous suspendue par l'Education nationale, une peine de 18 mois de prison avec sursis et l'interdiction à vie d'exercer une profession en lien avec des enfants. La décision a été mise en délibéré au 27 mai.

Les faits se sont déroulés à Feytiat, près de Limoges, entre 2011 et 2015. Cette année-là, après avoir constaté des comportements étranges (peur irrationnelle, refus de manger, terreurs nocturnes, draps souillés...) chez leurs enfants, plusieurs parents s'étaient constitués en collectif et avait organisé un groupe de parole au sein duquel enfants et personnels enseignants pouvaient s'exprimer. Les petits élèves avaient alors raconté avoir été "secoués", traités de "nuls", de "nouilles", d'"incapables", avoir été "giflés", "bousculés", enfermés dans le dortoir plusieurs heures ou dans le "placard aux sorcières". Des faits confirmés par les assistantes maternelles elles-mêmes.

Alarmés, les parents avaient alors alerté la hiérarchie de "Maîtresse Delphine". Face à l'absence de sanctions disciplinaires, ils avaient porté plainte en février 2015. S'en était suivi une enquête menée par la brigade des mineurs, au terme de laquelle le Procureur de la République avait décidé de poursuivre l'intéressée et de la placer sous contrôle judiciaire. En juin 2015, elle avait alors été mise à pied à titre conservatoire par sa hiérarchie.

Au cours du procès de mercredi, des assistants maternels, des agents territoriaux et des instituteurs ont raconté les violences dont ils avaient été témoins, se rappelant avoir vu des enfants jetés dans le couloir, en larmes et terrorisés par une maîtresse qui hurlait et les insultait à longueur de journée. "Tous les matins, j’avais sept ou huit petits qui pleuraient et refusaient d’entrer en classe", a notamment raconté l'ancienne ATSEM (Agent Territorial Spécialisé Des Ecoles Maternelles) qui travaillait au quotidien avec l'enseignante, citée par Le Populaire"J'ai vu des élèves en souffrance, souffrance psychologique et relatant des souffrances physiques graves (...), des enfants qui avaient peur de montrer leur travail de peur qu'on les gronde, des régressions très importantes chez d'autres enfants (...) J'estimais qu'il était important que la parole des enfants qui ne peut pas être relayée dans un tribunal le soit au moins pour ce que j'avais vu  et entendu", a quant à lui expliqué Antoine Guillaumie à France Bleu Limousin. Il avait remplacé "maîtresse Delphine".

Scandalisée par ces dires, "maîtresse Delphine" a assuré être sous le coup d'une machination. "Il y a énormément de choses fausses, et d’autres très exagérées, c’est ignoble, c’est effarant!", s'est-elle emportée, perdant son sang froid pour la première fois depuis le début de l'affaire. Se disant, selon France 3 Limousin, "atterrée par tant d'agressivité et de haine" de la part des parents d'élèves et des ATSEM avec qui elle était en conflit, elle à nouveau contesté ou minoré les faits qui lui étaient reprochés, mettant en avance "sa rigueur et son exigence"

 

À LIRE AUSSI

Image
Un palais de justice.
Limoges : une maîtresse jugée pour violences sur ses élèves de maternelle
Le parquet de Limoges a requis un an de prison avec sursis à l'encontre d'une institutrice qui maltraitait ses élèves de maternelle. Le jugement a été mis en délibéré ...
02 décembre 2015 - 12:21
Société
Image
Au procès.
Une enseignante accusée de maltraitance relaxée à Limoges
Le tribunal de Limoges a prononcé ce vendredi la relaxe de la directrice d'école qui était accusée d'avoir maltraité des élèves âgés de trois à cinq ans, notamment en ...
15 janvier 2016 - 15:09
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.