Filières djihadistes vers la Syrie : 18 ans requis contre Salim Benghalem
Une semaine après l'ouverture du procès à Paris d'une filière d'acheminement de djihadistes vers la Syrie, le parquet a requis 18 ans de prison contre Salim Benghalem, principal protagoniste de l'affaire jugé en son absence, ce lundi 6. Des peines allant de six à dix ans ont été requises contre les autres prévenus.
Dans son réquisitoire, le procureur Arnaud Faugère a souligné la dangerosité maximale de Salim Benghalem qui se trouverait toujours en Syrie et dont le profil ressemble gravement, selon le magistrat, aux auteurs des attentats ayant eu lieu le 13 novembre en région parisienne.
Inscrit sur la liste des djihadistes recherchés par les Etats-Unis et sous le coup d'un mandat d'arrêt international, ce Français de 35 ans est considéré comme l'un des bourreaux de Daech. L'homme a notamment fréquenté le groupe des Buttes-Chaumont, où il a rencontré les futurs assassins de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, les frères Kouachi et Amédy Coulibaly.
Il a également été, avec Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du musée juif de Bruxelles, un des geôliers des quatre journalistes français libérés en avril 2014 après dix mois de capture. Installé en Syrie, il avait clairement menacé la France dans une vidéo de propagande diffusée en février dernier, dans laquelle il exprimait sa joie après les tueries de janvier, appelant ses "frères" à des actions similaires. Car, d'après son entourage, si Salim Benghalem revenait un jour en France ce serait pour commettre un attentat.
En effet, interrogée par les enquêteurs, son épouse Kahina H. a affirmé qu'il voulait mourir en martyr. Il lui aurait ainsi dit que "s'il rentrait, ce serait pour faire un attentat, un maximum de dégâts" et que "les attentats à la bombe n'étaient plus trop d'actualité, que c'étaient les tueries en série qui étaient préconisées".
Le magistrat a demandé au tribunal correctionnel de Paris d'assortir d'une période de sûreté des deux tiers toutes les peines. Six ans de prison ont été requis contre quatre des prévenus, dont un seul ne s'est jamais rendu en Syrie et restait en France où il avait un rôle de facilitateur, détenant un téléphone assurant le lien entre la France et la Syrie.
Huit ans de prison ont été requis contre un des autres prévenus et dix ans contre celui qui était resté le plus longtemps sur place, soit environ 18 mois. Ce dernier fournissait du travail et des missions aux nouvelles recrues de Daech sur lesquels ils faisaient gravement pression.
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