Des fouilles de toilettes antiques à Jérusalem révèlent des oeufs de parasites
En analysant les sédiments autour d’un siège de toilettes datant du VIIᵉ siècle avant J.-C., des archéologues ont mis en lumière la présence d’œufs de parasites. Une découverte qui permet d’en savoir plus sur le mode de vie des habitants de la Jérusalem antique.
Des œufs de parasites retrouvés près de toilettes
Les fouilles archéologiques ne servent pas seulement à mettre au jour des trésors inestimables. Parfois, les trouvailles sont bien plus triviales, mais tout aussi importantes, puisqu’elles permettent de mieux comprendre les modes de vie d’une population : si elle est nomade ou sédentaire, ce qu’elle mangeait et comment elle le cuisinait par exemple.
Le dernier exemple en date d’une découverte aussi capitale que banale vient d’être publié dans l’International Journal of Paleopathology. Dans cette nouvelle étude, repérée par Futura-Sciences, le Dr Dafna Langgut détaille les résultats d’une campagne de fouilles menée en 2019-2020 au sud de Jérusalem. Parmi les multitudes d’éléments découvertes, un ancien jardin d’arbres fruitiers et de plantes ornementales au fond duquel se trouvaient… des toilettes. C’est en analysant les sédiments se trouvant autour de cet ancien siège de toilettes remontant au VIIᵉ siècle avant J.-C. que les archéologues ont constaté la présence d’œufs de parasites, en particulier des nématodes Ascaris lumbricoides et Trichuris trichiura, de vers solitaires Taenia sp. et d'oxyures Enterobius vermicularis.
Une découverte qui en dit long sur les modes de vie d’alors
Des parasites intestinaux bien connus et existant toujours de nos jours, qui sont riches en enseignements sur le mode de vie des habitants de la Jérusalem antique. Ainsi, selon les chercheurs, le Taenia sp. se transmet à l’humain lorsque ce dernier consomme une viande de porc ou de bœuf crue, peu cuite, fumée ou salée. La présence de nématodes est quant à elle liée à une malnutrition et à un retard de croissance chez les enfants. Il est fort probable que ces parasites se soient transmis par de la nourriture et des boissons contaminées par des matières fécales. En effet, les excréments humains étaient souvent utilisés pour fertiliser les sols. Ils ont sans doute pullulé à l’époque, contaminant les populations de toutes les catégories sociales en raison du manque de traitements médicamenteux et du manque d’hygiène. Car à l’époque, il n’y avait, évidemment, ni savon, ni bassin pour se laver les mains à proximité des toilettes…
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