Fusillade de Las Vegas : au moins 59 morts et plus de 500 blessés, un sinistre record

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 02 octobre 2017 - 12:35
Mis à jour le 04 octobre 2017 - 09:45
Image
Une victime est transportée après une tuerie à Las Vegas le 2 octobre 2017
Crédits
© Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP
La tuerie de Las Vegas a fait plus d'un demi-millier de victimes, morts et blessés.
© Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

Le mystère pèse toujours sur le mobile de Stephen Craig Paddock, comptable retraité auteur de la fusillade la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis, avant la visite à Las Vegas mercredi du président américain Donald Trump.

Interrogé dans la soirée mardi sur un hypothétique lien entre le tireur et l'organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué l'attaque ayant fait 58 morts et plus de 500 blessés, Donald Trump a simplement répondu: "Je n'en ai aucune idée".

Avant de marteler, devant les journalistes à bord d'Air Force One et sur Twitter, que Stephen Craig Paddock était "dément", un "malade".

"Nous n'avons encore écarté aucune piste dans cette enquête", a déclaré dans la soirée le shérif adjoint de Las Vegas, Kevin McMahill. Le bilan de 59 morts donné précédemment par la police incluait le tueur, a-t-il précisé en conférence de presse.

Mais les autorités américaines n'ont pour l'heure fait état d'aucun lien entre ce retraité âgé de 64 ans, vivant dans une petite ville tranquille du Nevada, et les jihadistes de l'EI.

Rentré dans la soirée à Washington après une visite à Porto Rico, Donald Trump repartira mercredi matin pour Las Vegas. "Nous allons voir des gens convalescents, certains des survivants. C'est vraiment horrible rien que d'y penser, vraiment horrible", a-t-il ajouté, expliquant qu'il comptait également rencontrer les forces de l'ordre.

- Attaque "préméditée" -

"Nous progressons, mais je n'ai pas encore toutes les réponses", avait plus tôt admis le shérif de Las Vegas, Joseph Lombardo.

Une chose est certaine: l'attaque était "évidemment préméditée". "Je suis sûr qu'il avait anticipé tout ce qu'il a fait", a dit le shérif Lombardo.

Outre la vingtaine d'armes à feu retrouvées dans sa suite de l'hôtel Mandalay Bay, la police a confirmé avoir trouvé deux caméras ou appareils photos, installés dans le couloir, ainsi qu'un autre placé sur l'oeil-de-boeuf de sa chambre, afin de surveiller l'arrivée des forces de l'ordre.

La police a également confirmé dans la soirée l'authenticité de photos de la chambre publiées par une chaîne locale de Boston et par l'hebdomadaire allemand Bild, montrant plusieurs fusils d'assaut, des dizaines de cartouches au sol, et le corps du tueur.

Ce dernier s'est suicidé avant l'arrivée des policiers dans la chambre.

Au total, selon la police, Stephen Paddock aurait tiré entre neuf et onze minutes sur les 22.000 spectateurs du festival en plein air Route 91 Harvest, depuis le 32e étage du Mandalay Bay.

Le shérif a refusé de confirmer le temps mis par la police pour forcer la porte de la chambre, se bornant à vanter l'action de ses hommes, de concert avec le service de sécurité de l'hôtel, dont un vigile a été blessé à la jambe par Stephen Paddock, à travers la porte. Donald Trump a à plusieurs reprises qualifié la rapidité de l'intervention de "miracle".

- "Loup solitaire" -

Comptable et gérant d'appartements à la retraite, Stephen Paddock était un habitué des hôtels-casinos où il pariait des sommes très importantes et où il pouvait vivre pendant des mois, selon son frère Eric.

Etrange et reclus, d'après ses voisins, il était devenu millionnaire grâce à des investissements immobiliers, a dit son frère. Il a vécu en Californie, au Texas et en Floride avant de s'installer dans le Nevada il y a deux ans.

Inconnu des services de police, il a accumulé dans la plus grande discrétion un arsenal de 47 fusils et armes de poing, selon les derniers chiffres de la police, des explosifs et des milliers de munitions. Pour les enquêteurs, il était un "loup solitaire".

Stephen Paddock avait une petite amie, Marilou Danley, une Australienne de 62 ans d'origine philippine, ancienne employée de casinos. Elle se trouverait aux Philippines, selon la police, qui après avoir d'abord indiqué qu'elle n'était pas "soupçonnée", l'a qualifiée mardi de "témoin d'intérêt pour l'enquête".

Le père du tueur était un braqueur de banques qui s'est évadé de prison dans les années 1960 avant d'être rattrapé.

NBC News a révélé, citant des sources policières, que Stephen Paddock avait viré 100.000 dollars sur un compte bancaire aux Philippines la semaine précédant son crime, et qu'il avait parié un total de 160.000 dollars dans des casinos ces dernières semaines.

- Transformés en fusils automatique -

Stephen Paddock était arrivé à l'hôtel Mandalay Bay jeudi dernier, où il avait réservé une suite surplombant le festival, à quelques centaines de mètres. Il y a discrètement apporté ses armes sans que les employés ne s'en aperçoivent.

Douze de ses fusils d'assaut étaient équipés d'un dispositif permettant de passer en tir automatique pour de longue rafales.

Les policiers ont également découvert des armes à feu à son domicile de Mesquite, à quelque 120 km de Las Vegas, ainsi que des explosifs et des milliers de balles. Dans son véhicule, ils ont trouvé du nitrate d'ammonium, un engrais qui peut servir à fabriquer des explosifs.

Malgré le carnage, Las Vegas revenait à la normale mardi. Le Mandalay Bay était ouvert, y compris son casino, tout comme le reste des établissements du "Strip", le boulevard central.

Comme lors de précédentes fusillades, le débat sur les ventes d'armes a été relancé par les démocrates. Au Congrès, la majorité républicaine a indiqué que ce n'était pas à l'ordre du jour.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

26/12 à 14:34
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.