Grâce présidentielle : la famille de Jacqueline Sauvage reçue par Hollande

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 janvier 2016 - 10:09
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Des manifestants réclament la grâce présidentielle pour Jacqueline Sauvage.
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La condamnation de Jacqueline Sauvage a entraîné une importante mobilisation de personnalités et d'anonymes.
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François Hollande reçoit ce vendredi les avocates et les filles de Jacqueline Sauvage. Celle-ci a été condamnée en décembre à 10 ans de prison pour avoir abattu son mari après des années de violences physiques et sexuelles. Ses proches et plusieurs associations ont demandé une grâce présidentielle.

François Hollande reçoit ce vendredi à l’Élysée les filles et les avocates de Jacqueline Sauvage, qui réclament une grâce présidentielle après la condamnation à 10 ans de réclusion de cette femme de 68 ans pour le meurtre de son mari violent.

Sylvie, Carole et Fabienne Marot, les filles de Jacqueline Sauvage, ainsi que ses avocates, Maîtres Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, seront reçues à 16H30 a annoncé jeudi l’Élysée dans un communiqué.

"Le président de la République les reçoit pour les écouter sans que l'on puisse dire, à ce stade, quand la décision sera effectivement prise", a déclaré son entourage, interrogé par l'AFP sur la possibilité d'une décision dès vendredi.

Les filles de Jacqueline Sauvage ont "bon espoir qu’il s’agisse d’un premier pas vers la grâce présidentielle", ont précisé pour leur part les deux avocates de Jacqueline Sauvage dans un communiqué à l'AFP, précisant que François Hollande les recevait pour "avoir une connaissance exhaustive et approfondie de cette affaire".

"Nous ne pouvons que nous réjouir de cette première démarche", ont-elles poursuivi, estimant que le chef de l’État "démontrait ainsi qu’il est non seulement à notre écoute, à l’écoute de Jacqueline Sauvage, mais aussi à l’écoute des françaises et français (anonymes, artistes, politiques) qui se sont manifestés massivement pour soutenir la demande de grâce présidentielle déposée (...) le 23 décembre".

La cour d'assises du Loir-et-Cher a confirmé en appel le 3 décembre la condamnation à 10 ans de réclusion de la mère de famille, reconnue coupable d'avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après 47 ans d'enfer conjugal.

Mardi, l’Élysée avait fait savoir que François Hollande avait "bien entendu la mobilisation" pour obtenir la grâce présidentielle de cette mère de famille, ajoutant toutefois qu'il fallait "suivre la procédure".

L'entourage du chef de l’État avait également rappelé que des "circonstances exceptionnelles" étaient nécessaires pour justifier une grâce présidentielle.

La demande de grâce de Jacqueline Sauvage est soutenue par de nombreuses personnalités de tous bords politiques, parmi lesquelles la maire PS de Paris Anne Hidalgo, l'ex-eurodéputé et leader écologiste Daniel Cohn-Bendit, le dirigeant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains) et le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde.

Jacqueline Sauvage "a été injustement condamnée à cause d'un vide juridique rétrograde ne considérant pas que la légitime défense puisse s'appliquer sur une vie entière", selon son Comité de soutien, qui réclame sa "libération immédiate".

Par principe, a également rappelé l’Élysée, François Hollande n'est pas favorable à la grâce présidentielle qu'il n'a exercée "qu'une fois en permettant une libération conditionnelle sans éteindre la peine". Il s'agissait du plus ancien détenu de France, Philippe El Shennawy, libéré en janvier 2014.

Pendant la campagne de 2012, François Hollande avait pris ses distances avec le principe même de la grâce présidentielle, estimant qu'il rappelait "quand même une autre conception du pouvoir".

L'article 17 de la Constitution autorise le président de la République à exercer le droit de grâce (uniquement à titre individuel depuis 2008).

Droit régalien des anciens rois de France, la grâce présidentielle, qui doit être contresignée par le garde des Sceaux, s'apparente à une suppression ou à une réduction de la peine. La condamnation reste inscrite au casier judiciaire et diffère ainsi de l'amnistie.

 

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