Inde : le viol en réunion d'une religieuse septuagénaire provoque la colère de la population
L’Inde est une nouvelle fois en proie à une sordide affaire de viol. Samedi 14, la police a annoncé avoir ouvert une enquête suite à l’agression d’une religieuse septuagénaire dans le couvent où elle vivait, à proximité de Calcutta, dans l'Etat du Bengale Ouest. "Deux personnes ont été arrêtées", a indiqué l’inspecteur général de la police, Anuj Sharma. Une récompense de 100.000 roupies est promise à quiconque pourra fournir des renseignements sur les suspects. La victime, quant à elle, est actuellement hospitalisée Ranaghat, à environ 70 km de Calcutta.
Selon l'enquête préliminaire, une bande de malfaiteurs est entrée par effraction dans une école attenante au couvent et ont mis à sac les locaux vendredi 13. Les voleurs ont bâillonné un garde avant de s’en prendre à la religieuse qu’ils ont violée tour à tour. Ils sont ensuite entrés dans une chambre et ont dérobé de l'argent liquide, un ordinateur portable et un téléphone mobile.
Jusqu’à présent, quatre des six agresseurs ont été identifiés grâces aux images de la télésurveillance. On y voit les criminels, âgés d'entre 20 et 30 ans escalader le mur d’enceinte de l’école aux alentours de 23H30 puis entrer dans l’établissement et couper les fils du téléphone. Au moins deux d'entre eux sont armés. Tous ces éléments laissent supposer que le cambriolage a été préparé avec minutie. Dans le couvent, les malfaiteurs ont déchiré des écrits religieux et endommagé un buste de Christ.
Ce dramatique incident a ravivé les craintes de la communauté chrétienne d’Inde, très minoritaire dans le pays et profondément inquiète après une série d’attaques perpétrées contre des églises. Des prières ont été dites à New Delhi et dans les églises de l’Etat du Bengale Ouest pour souhaiter à la religieuse un prompt rétablissement. L'archevèque de Calcutta, Thomas D'Souza s'est dit très choqué par ce crime odieux, le premier de la sorte en Inde. "Même si on dit qu’il s’agit d’un incident isolé, l’atmosphère était propice à ce genre d’attaque. On ne peut tout simplement pas l’ignorer en prétendant qu’il s’agit d’un incident isolé", a quant à lui signalé le porte-parole du diocèse de Delhi, le père Savarimuthu Sankar.
Car l'affaire est également survenue dans un contexte de tension sur la sécurité des femmes dans le pays. Une manifestation a été organisée par les étudiants du couvent où officiait la malheureuse religieuse, afin de dénoncer le viol collectif. Descendus dans la rue pour protester, les manifestants ont écrit "We want jutsice" sur leur banderole. Face à la colère de la foule, la chef du gouvernement de l'Etat du Bengale occidental, Mamata Banerjee, a condamné cette "horrible attaque" et promis "une action forte et rapide", sur son compte Twitter.
Il y a une semaine, le gouvernement indien a interdit la diffusion d’un documentaire relatant le calvaire d’une étudiante violée en réunion puis tué à Delhi en 2012. India’s Daughter, dernière œuvre de la réalisatrice britannique Leslee Udwin,dévoile les racines de la violence en Inde en mettant en lumière le fossé qui sépare les pauvres des classes moyennes. Si les autorités ont justifié l’interdiction par la crainte de désordre public, les citoyens les ont accusées de se préoccuper d’avantage de la réputation de l'Inde que de la sécurité de ses habitantes. Furieux, ils ont manifesté en masse dans tous le pays.
En 2012, une vaste réforme de la législation sur le viol a été entreprise en Inde afin d’accélérer les progrès contre les violences faites aux femmes et aggraver les peines prononcées. Mais selon de nombreux défenseurs des droits des femmes, leur sort n'a pas vraiment changé depuis.
(Voir ci-dessous la bande-annonce de "India's Daughter"):
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