Interpellation "musclée" à Aulnay-sous-bois : requalification des accusations de "viol", information judiciaire ouverte pour "violences"
Le parquet de Bobigny a annoncé ce dimanche 5 l'ouverture d'une information judiciaire pour violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique, après l'interpellation au cours de laquelle un jeune homme de 22 ans a été blessé jeudi 2 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Quatre policiers, au départ accusés de viols en réunion, seront présentés "dans la journée" à un juge d'instruction, a ajouté le parquet. Ils sont soupçonnés d'avoir donné de violents coups de matraque à ce jeune homme, gravement blessé au niveau de la zone rectale et toujours hospitalisé dimanche.
Le parquet a requis le placement sous contrôle judiciaire des fonctionnaires, qui sont en garde à vue depuis jeudi soir dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Jeudi, vers 17h, ce jeune Aulnaysien a fait l'objet d'une "interpellation musclée" au cœur de la cité des 3.000, après qu'une opération de "contrôle" a dégénéré, selon une source proche de l'enquête.
La scène, filmée par la vidéosurveillance de la police municipale et des témoins, montre notamment un policier "porter un coup de matraque horizontal au niveau des fesses" du jeune homme, après que son "pantalon a glissé tout seul", selon cette même source, expliquant ainsi la requalification des accusations de "viol" en "violences volontaires".
Le jeune homme a de son côté déclaré que l'un des policiers lui aurait introduit volontairement sa matraque dans l'anus.
Lors de son hospitalisation jeudi à l'hôpital Robert Ballanger d'Aulnay, un médecin a diagnostiqué "une plaie longitudinale du canal anal" et une "section du muscle sphinctérien", et lui a prescrit 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT), selon la source proche de l'enquête. Il a dû subir une intervention chirurgicale.
Samedi 4 au soir, vers 21h, des incidents ont éclaté dans la cité des 3.000 où une voiture a été incendiée et une tentative d'incendie constatée sur un bus. Des abribus ont également été cassés, et le quartier plongé dans l'obscurité après le sabotage de l'éclairage public. Le calme est revenu vers 23h.
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