L'accident de deux hélicoptères militaires fait cinq morts dans le Var

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Par AFP - Le Cannet-des-Maures
Publié le 02 février 2018 - 18:07
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Un hélicoptère de l'armée française le 19 octobre 2017 à Versailles-Satory en France
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© ERIC FEFERBERG / AFP/Archives
Deux hélicoptères d'une école de l'armée de Terre se sont écrasés vendredi matin dans le Var.
© ERIC FEFERBERG / AFP/Archives

Deux hélicoptères d'une école de l'armée de Terre se sont écrasés vendredi matin dans le Var, à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Tropez, a priori après une collision en vol, faisant cinq morts, un des bilans les plus lourds des dernières années pour ce type d'accidents.

"Compte tenu des premiers éléments, (...) l'hypothèse de travail est celle d'une collision entre les deux appareils", a déclaré le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, vendredi après-midi, lors d'un point presse sur le tarmac de l'École de l'aviation légère de l'Armée de terre (EALAT), au Cannet des Maures, aux côtés de la ministre des Armées, Florence Parly.

M. Tarabeux a précisé que les appareils, deux Gazelle, s'étaient écrasés à 600 m de distance, l'un sur la départementale D24, l'autre dans un bois, moins d'un quart d'heure après leur décollage de l'EALAT à 08h30, pour un exercice, avec à bord trois instructeurs et deux stagiaires, ces derniers originaires de Pau où ils appartenaient au 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales (RHFS). Le premier appareil s'est totalement disloqué sous l'effet du choc, le second s'est enflammé en touchant le sol.

Précisant que les Gazelle n'étaient pas équipés de boîte noire, le procureur de Marseille a estimé que l'hypothèse d'une collision des appareils avec une ligne haute tension était "exclue".

Selon l'adjoint au général commandant l'EALAT, ce sont deux instructeurs très expérimentés, avec 3 000 à 5 000 heures de vol à leur actif, qui étaient aux commandes des appareils. "Je ne crois pas que ce soit une erreur de pilotage, peut-être une erreur d'inattention, ou un problème mécanique", a-t-il déclaré à l'AFP.

L'accident a eu lieu près du lac de Carcès, sur le territoire de la commune de Carcès, "entre 08H30 et 08H45", a précisé M. Tarabeux, alors que l'exercice proprement dit n'avait pas encore débuté. Les victimes sont "cinq officiers de l'armée de terre (...) en mission d'entraînement en vol", avait indiqué le Premier ministre dans un communiqué dans la matinée.

- Pôle des affaires militaires -

L'enquête, confiée au parquet de Marseille, compétent via son pôle chargé des affaires militaires, est menée par la section de recherches de la gendarmerie de l'air. Le Bureau enquête accident Défense est également saisi, a précisé M. Tarabeux.

La ministre, Florence Parly, a expliqué avoir "tenu à se rendre auprès des camarades (des disparus) pour leur exprimer sa compassion et sa solidarité" après "cette catastrophe, ce drame".

Les trois instructeurs de l'EALAT décédés sont le lieutenant-colonel Stéphane Chaon, 44 ans, le Capitaine François Mille, 35 ans, et le Capitaine Patrick Vasselin, 52 ans. Les deux stagiaires du 4e RHFS de Pau disparus sont le capitaine Quentin Gibert, 29 ans, et le lieutenant Sébastien Grève, 30 ans. Tous mariés, ils laissent derrière eux onze enfants.

La Gazelle, dont les premiers exemplaires sont entrés en service dans l'armée au début des années 1970, est un hélicoptère léger de reconnaissance et d'attaque de fabrication française.

Créée en 1957, l'EALAT compte aujourd'hui deux sites, à Dax et au Cannet des Maures: dans son implantation varoise, elle regroupe l'état-major de l'école et trois centres de formation, dont la base école général Lejay (BEGL), qui opère 27 Gazelle, 17 Fennec et 13 Puma.

Cet accident d'hélicoptères est l'un des plus graves survenus ces dernières années en France. Le 20 mai 2016, un hélicoptère de la gendarmerie de Targes s'était écrasé à Cauterets (Hautes-Pyrénées), tuant quatre gendarmes. L'enquête avait conclu à des erreurs du pilote. Le 25 avril 2009, cinq personnes, dont un bébé né en vol et sa mère, avaient péri en Corse dans l'accident d'un hélicoptère de la Sécurité civile qui s'était écrasé par mauvais temps dans des montagnes au sud-ouest de Bastia, en tentant de gagner l'hôpital de la ville.

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