Le cœur de l'Europe attaqué : une trentaine de morts, plus de 200 blessés dans les attentats à Bruxelles (SYNTHESE)
Bruxelles a été secouée ce mardi 22 par plusieurs attentats terroristes coordonnés, avec de puissantes explosions dans le métro et à l'aéroport international, qui ont fait une trentaine de morts, plus de 200 blessés et paralysé la capitale de l'Europe.
Quatorze personnes ont été tuées et 96 blessées à l'aéroport de Zaventem, a annoncé à l'AFP un porte-parole des pompiers, Pierre Meyrs. A la station de métro de Maelbeek, en plein quartier européen, le bilan toujours provisoire variait d'une "quinzaine de morts", selon les pompiers, à "probablement une vingtaine de décès" et 106 blessés, selon le maire de Bruxelles.
Ces attaques ont déclenché un relèvement de l'alerte antiterroriste à son niveau maximal, une fermeture jusqu'à nouvel ordre de l'aéroport international de Bruxelles et un renforcement de la sécurité dans des aéroports à Londres, Paris, Francfort, Genève et Copenhague, alors que l'Europe est la cible d'une vague d'attentats de l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attaques de ce mardi.
Le trafic du métro a également été suspendu à Bruxelles, siège de l'Union européenne et de l'Otan.
Ces attentats surviennent quatre jours après la capture spectaculaire dans la commune bruxelloise de Molenbeek du Français Salah Abdeslam, seul survivant du commando auteur des attentats revendiqués par l'EI de novembre à Paris (130 morts), et désormais dans une prison belge de haute sécurité avant son transfèrement en France.
Vers 8h ce mardi, deux explosions puissantes ont frappé l'aéroport de Bruxelles-Zavantem, "dont l'une probablement provoquée par un kamikaze", a déclaré le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw. "Nous redoutions un attentat et c'est arrivé", a réagi le Premier ministre Charles Michel après ces attentats "aveugles, violents et lâches" en évoquant "un moment noir pour ce pays" tandis que de nombreux responsables européens réagissaient à cette attaque visant "le cœur de l'Europe".
Des tirs ont d'abord été entendus dans le hall des départs de l'aéroport international, avant qu'une personne ne lance des cris en arabe et que deux explosions retentissent, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP et à l'agence de presse Belga. C'était "une panique générale" et "beaucoup de personnes ont perdu des jambes", a déclaré à l'AFP un homme qui se trouvait à cinq mètres de l'explosion qui a provoqué des panaches de fumée au-dessus de l'aérogare.
"Un monsieur a crié en arabe. Il a crié quelques mots et j'ai entendu une grosse déflagration", a témoigné Alphonse Lyoura, un employé de la sécurité des bagages. "J'ai aidé au moins six-sept blessés. On a sorti cinq corps qui ne bougeaient plus", a-t-il précisé. Cheryl Miller, passagère en provenance de New York, a dit à l'AFP qu'elle était dans une file d'attente quand "il y a eu une énorme explosion et beaucoup de secousses. La poussière tombait des conduits d'aération. Nous avons tous couru pour nous protéger". Selon un témoin cité par la radio publique francophone RTBF, les explosions ont eu lieu près d'une porte d'embarquement vers les Etats-Unis.
Moins d'une heure après, vers 9h, une explosion a soufflé une rame arrêtée dans la station de métro de Maelbeek, à 300 mètres de la Commission européenne, faisant "probablement une vingtaine de décès" et 106 blessés, selon le maire de Bruxelles Yvan Mayeur. Les pompiers ont quant à eux fait état d'un bilan provisoire d'"une quinzaine de morts" et 73 blessés dans le métro où "les travaux de reconnaissance sont très difficile", a expliqué leur porte-parole. Une photo diffusée par la chaîne publique RTBF montrait une rame de métro éventrée, sièges déchiquetés, et parois calcinées, à la station frappée en pleine heure de pointe.
L'alerte antiterroriste est passée pour l'ensemble de la Belgique à son niveau maximal de 4, et l'aéroport de Bruxelles a été fermé "jusqu'à nouvel ordre". Le trafic du métro a été suspendu de même que le trafic des trains Thalys avec la France. La sécurité des centrales nucléaires a aussi été renforcée, a annoncé Belga, et face à la menace de saturation du réseau de communications mobile, la population a été appelée à éviter les appels non urgents.
La justice belge a demandé à la presse de ne pas communiquer sur l'enquête en cours, alors que des médias faisaient état de perquisitions dans la capitale et que Bruxelles craignait qu'il y "ait encore des personnes dans la nature". Un drapeau de Daech ainsi qu'un "engin explosif" ont notamment été découverts lors de ces opérations, dans la commune bruxelloise de Schaerbeek.
Les attentats de Bruxelles ont créé une onde de choc ailleurs en Europe et entraîné des réunions d'urgence des gouvernements à Paris et Londres. La sécurité a été rapidement renforcée dans les aéroports de Londres-Gatwick, Paris Charles-de-Gaulle, Genève, Francfort et Copenhague.
En France, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé un déploiement supplémentaire de 1.600 policiers et gendarmes. La sécurité a été renforcée autour des institutions européennes à Strasbourg (est) qui abrite le Parlement européen. Au Royaume-Uni, la police a renforcé sa présence "dans les endroits névralgiques", "dont les transports, pour protéger la population", a déclaré le chef de la section antiterroriste de la police, Mark Rowley.
"C'est toute l’Europe qui est frappée", a déclaré le président français François Hollande, tandis que son Premier ministre Manuel Valls demandait une "mobilisation de tous les instants" dans "la guerre" contre le terrorisme.
Emue aux larmes, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en visite à Amman, a déploré un "jour très triste pour l'Europe". Ces attentats "visent le cœur de l’Europe" qui "se tient debout ensemble et de manière solidaire", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier. "Nous ne laisserons jamais ces terroristes gagner", a affirmé le Premier ministre britannique David Cameron.
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