Le directeur du parc Nigloland frappe violemment un journaliste de "L'Est éclair"
Toute cette triste histoire a débuté par un banal article de la rédaction de L'Est éclair qui racontait comment une (fausse) rumeur d’attentat à venir au parc d’attraction Nigloland - le troisième de France en termes de fréquentation - est montée la veille sur les réseaux sociaux, après que des internautes ont relayé que "des individus suspects" auraient été vus en train de faire "des photos de manèges sans y aller eux-mêmes". Ledit article remontait en tête de Google lorsque l'on tapait "Nigloland" dans le moteur de recherche.
Et cet état de fait n'a absolument pas plu au directeur du parc d'attraction Philippe Gélis. Ce dernier souhaitait voir disparaître des moteurs de recherche l’article relatant les rumeurs d’attentat. A noter, que cette action ne peut pas être effectuée par la rédaction. Il appelle alors la rédaction mardi 16. Le ton monte rapidement et Philippe Gély menace de "régler ça aux poings" s'il n'obtient pas satisfaction. À la rédaction, personne ne prend au sérieux ses menaces.
Toutefois, une heure après son coup de fil menaçant, l'individu en question arrive à la rédaction située à Troyes avec "deux gros bras". "Il s'est rendu directement au bureau du rédacteur en chef, lui a jeté l'ordinateur au visage, l'a attrapé par le col de la chemise et lui a assené un coup de poing" qui a ouvert la lèvre de sa victime, tandis que ses deux acolytes ont empêché toute intervention de collègues, raconte une journaliste du quotidien. Philippe Gélis a également pris à partie la rédaction toute entière: "soyez raisonnables, les gars. Vous êtes des fouteurs de merde, vous êtes des terroristes. Soyez raisonnables".
La police est rapidement intervenue pour désamorcer la situation. Philippe Gélsi et ses acolytes ont été interpellés et placé en garde à vue dans les locaux du commissariat de Troyes, situés en face de la rédaction.
Ce mercredi, sur le site internet du journal, le directeur général de L'Est éclair, Jean-René Lore, écrit vouloir "donner à cette agression les suites judiciaires qui s’imposent". L'agresseur devrait être mis en examen dans la journée pour violences avec préméditation et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué le parquet de Troyes dans la matinée, annonçant un procès en janvier. Selon le parquet, le présumé agresseur a déclaré en garde à vue avoir seulement secoué le journaliste et ne pas avoir donné de coup de poing. "Il assume et explique son geste", a rapporté cette source.
Ironie du sort note Libération: l'article que Philippe Gélis voulait voir disparaître a été remplacé sur les moteurs de recherche par celui de l'agression dont il est l'auteur.
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