Le policier qui a tué Michael Brown dit avoir "bonne conscience"
Darren Wilson s'était jusqu'ici tenu loin des médias américains. Mardi 25, ce policier de 28 ans s'est exprimé pour la première fois devant une caméra de télévision, sur ABC, depuis le drame intervenu à Ferguson (Missouri) le 9 août lorsqu'il a abattu en pleine rue Michael Brown, un jeune noir de 18 ans.
L'affaire avait embrasé la communauté afro-américaine des Etats-Unis, provoquant violences et incendies de véhicules de police. Et le scénario se répète depuis la décision du jury populaire, lundi 24 novembre, de relaxer le policier.
Le jeune policier l'affirme: il ne "regrette rien". "Il a foncé sur moi, il allait me tuer" s'est-il défendu face caméra. "La raison pour laquelle j'ai bonne conscience, c'est parce je sais que j'ai bien fait mon travail".
Les 12 coups qu'il a tiré sur Michael Brown, dont 6 ont atteint l'adolescent d'1,93 mètre et 130 kilos, étaient pour lui un acte de légitime défense, qui n'avait aucun lien avec la race du jeune homme. "Oui, sans aucun doute" a-t-il confirmé au journaliste qui lui demandait s'il aurait agit de même avec un jeune blanc.
Mais l'histoire garde sa part d'ombre. La famille de la victime pointait du doigt les contradictions dans le témoignage de Darren Wilson, et déploré qu'il n'ait pas subi de contre-interrogatoire. Deux enquêtes fédérales sont toujours en cours sur cette affaire. Ce n'est qu'à leur terme que le policier, en congé administratif, sera exempt de toute poursuite.
"Je ne crois pas que cela va me hanter, cela restera comme quelque chose qui m'est arrivé". Si le policier reste droit dans ses bottes, l'Amérique, elle, fait face à une détérioration des relations déjà tendues entre la communauté noire et la police. Les manifestants, descendus dans la rue depuis lundi 24, dénoncent un déni de justice. "Pas de justice, pas de paix" scandent-ils. De son côté, Barack Obama tente d'étendre l'incendie. Il s'est exprimé lundi depuis la Maison Blanche pour appeler au calme.
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