Les coups, le viol, l'humiliation, Zak Ostmane raconte le calvaire de son agression à Marseille par deux anciens militaires

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 13 mars 2017 - 13:25
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Le bar "Le Polikarpov" à Marseille.
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©Capture d'écran Google Maps
C'est dans un bar situé en plein centre ville que les agresseurs ont repéré leur victime.
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Zak Ostmane, un militant LGBT algérien de 35 ans, a connu 36 heures d'enfer à Marseille, agressé, violé puis torturé par deux hommes. Il raconte au quotidien "La Provence" les détails de son calvaire, montrant la détermination et l'absence d'humanité de ses bourreaux.

Il a été drogué, battu, violé, séquestré et dépouillé. Mais à l'écoute de son témoignage, on entrevoit, au-delà des mots, l'enfer vécu entre le vendredi 3 et le dimanche 5 par Zak Ostmane, journaliste algérien vivant en France, et figure du mouvement LGBT dans son pays.

La soirée s'annonçait pourtant radieuse au bar "Le Polikarpov" à Marseille. Zak Ostmane va pourtant commettre une erreur qui va lui coûter cher, un geste pourtant anodin: il va laisser un bref instant sans surveillance sa bière. Un moment suffisant pour que ses agresseurs droguent sans doute la boisson, ce qui devra être confirmé par l'enquête. Zak reboit dans son verre, et commence alors un moment de flottement de son esprit. "Je me suis senti comme un zombie quelques minutes après" explique-t-il dans les pages du quotidien La Provence. "Un type m'a approché, m'a proposé d'aller boire un verre et j'ai dit oui sans réfléchir, alors que ça n'est pas mon genre" raconte-t-il. Sans qu'il sache trop comment, un deuxième homme se joint et le trio se rend dans un hôtel. Seulement, les deux hommes, un ancien légionnaire américain et un déserteur anglais, n'ont aucune envie, eux, d'aller boire un verre. Ils prévoient surtout de faire subir à Zak les pires sévices.

"Rapidement, l'Américain est sorti, l'Anglais m'a proposé une bière, et il m'a frappé direct. J'ai visiblement eu un moment d'inconscience totale parce que quand je me suis réveillé, il était en train de me sodomiser" explique le militant LGBT. Après le viol, place à l'extorsion: "L'Américain a fini par revenir, mais son ami ne lui a pas dit ce qui venait de se passer. Il a exigé de l'argent. J'ai donné ma carte bleue, mais avec un faux code. Ca a été l'erreur de ma vie. L'Américain est revenu bredouille et, du coup, l'Anglais, qui prenait régulièrement de la coke et du whisky, m'a roué de coups de poing et de pied. Il a fini par déchirer les draps de l'un des lits et s'en est servi pour m'attacher, aux poignets et aux chevilles, à une chaise. Là, ils se sont servis de moi comme d'un punching-ball".

Zak explique que l'Américain a ensuite enchaîné les propos étranges sur la victoire de Donald Trump et les moqueries qu'il subit en France à ce propos, tout en se revendiquant "skinhead". Puis Zak a été forcé de nettoyer lui-même le sang que ses blessures ont répandu sur le sol et les murs. Pendant ce temps, les hommes filment les tortures qu'ils font subir à leur proie. "C'est peut-être ce qui m'a permis d'arrêter de recevoir des coups pendant quelques heures, parce que visiblement ils ont envoyé les vidéos à leurs copines, et l'une d'elle a gueulé et leur a dit d'arrêter". Le samedi matin, les deux bourreaux consentent à "aider" la victime en lui donnant… un Doliprane. Toute la journée du samedi la séquestration continue.

C'est le dimanche matin, après un jour et demi de calvaire, que Zak parvient à échapper à ses tortionnaires. Alors que les deux hommes somnolent, il aperçoit une patrouille de police dans la rue. Il ouvre alors la fenêtre et hurle dans leur direction. Ceux-ci montent alors dans la chambre et procède à l'interpellation des deux agresseurs, identifiés comme étant un ancien militaire de la Légion étrangère, de 31 ans, et un légionnaire du 2e régiment d'infanterie (REI) de Nîmes, signalé comme déserteur depuis une semaine. Ils ont été mis en examen pour viol, séquestration, vol aggravé, violences aggravées et extorsion et écroués.

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