Mort d'Adama Traoré : sa famille demande au président du Mali de s'impliquer dans le dossier

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 août 2016 - 22:34
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Adama traoré mort marche blanche Beaumont-sur-Oise
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Adama Traoré est mort lors de l'opération visant a interpeller son frère le 19 juillet.
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La famille d'Adama Traoré, mort le 19 juillet lors d'une intervention policière, réclame l'intervention du président du Mali, arguant que le jeune homme était ressortissant de ce pays. Ce que les autorités maliennes nient.

La famille d'Adama Traoré, un jeune dont la mort en France après son interpellation le 19 juillet a provoqué de nombreuses violences, réclame mardi "l'implication" du Mali dans le dossier, a dit sa soeur mardi 9 à l'AFP.

"A Paris, le procureur n'a pas dit toute la vérité après les autopsies. Donc, concernant l'Etat malien, nous demandons une implication effective du président" Ibrahim Boubacar Keïta, "il faut qu'il se prononce et prenne partie dans cette affaire", a affirmé Assa Traoré par téléphone.

"Il s'agit d'un Malien", le président Keïta "doit nous soutenir", a-t-elle dit.

Adama Traoré, 24 ans, originaire de Beaumont-sur-Oise, une commune populaire du nord de Paris, a été interpellé au cours d'une opération qui visait un de ses frères. Il est décédé après son interpellation. Les causes de son décès restent à ce jour inconnues.

Lors de son arrestation, il avait été maintenu au sol sous "le poids des corps" de trois gendarmes, selon une source proche de l'enquête en France, citant les déclarations de l'un des militaires.

Sa mort, qualifiée de "bavure" par ses proches, a entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Olieznise et dans les communes voisines. Sa famille a déposé en France deux plaintes dénonçant l'attitude des forces de l'ordre pendant et après son arrestation.

Transporté au Mali, le corps d'Adama Traoré a été enterré dimanche à Kalabancoro, dans la périphérie de Bamako, en présence de plusieurs membres de sa famille.

Les autorités maliennes sont restées discrètes sur l'affaire. Sollicitée par l'AFP après la demande d'implication par la famille Traoré, une source diplomatique a exclu toute intervention du Mali dans le dossier, laissant par ailleurs entendre qu'Adama Traoré ne disposait pas de la nationalité malienne.

"Le Mali ne peut et ne doit pas s'immiscer dans les affaires intérieures d'un autre pays", a déclaré cette source diplomatique ayant requis l'anonymat.

"Le regretté Adama Traoré n'est pas malien. Il ne dispose d'aucun papier administratif qui prouve qu'il est malien", a-t-elle ajouté, mais les autorités maliennes ont accepté qu'il soit inhumé au Mali "sur la base de la sollicitude de sa mère qui, elle, est malienne".

C'est ainsi que "le consulat du Mali (à Paris) a facilité le transfert du corps d'Adama Traoré à Bamako" et "l'octroi de visas" à ses proches non détenteurs de la nationalité malienne, a conclu la même source.

 

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