Mort de Zyed et Bouna : le verdict attendu ce lundi

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DD.
Publié le 18 mai 2015 - 11:43
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Le site EDF où Zyed Benna et Bouna Traoré ont trouvé la mort
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Le tribunal correctionnel de Rennes devrait rendre ce lundi 18 avril sa décision concernant la responsabilité des deux policiers poursuivis pour la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré.

Est-ce le point final d’une affaire qui aura duré dix ans et dont les répercussions ont largement dépassé l’espace du malheureux fait divers? C’est aujourd’hui, en principe, que la justice doit rendre sa conclusion définitive concernant l’affaire de la mort de Zyed et Bouna en 2005.

Le tribunal correctionnel de Rennes doit en effet statuer sur la culpabilité de Sébastien Gaillemin, alors gardien de la paix affecté à la police de proximité à Clichy-sous-Bois, et de Stéphanie Klein, policière stagiaire. Zyed Benna, 17 ans, Bouna Traoré, 15 ans, et un troisième jeune, Muhittin Altun, lors d’une course poursuite avec la police dans une cité de Clichy-sous-Bois se sont réfugiés dans un site EDF à l’entrée protégée par un grillage. Un arc électrique s’était alors formé, tuant Zyeb et Bounna et blessant grièvement Muhittin qui survivra à ses blessures.

"S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau" avait dit à ce moment-là Sébastien Gaillemin sur sa radio à sa collègue Stéphanie Klein. C’est cette phrase qui est aujourd’hui au centre de l’affaire. Pour l’accusation et les parties civiles, elle indique en effet que les deux policiers savaient que les trois jeunes étaient rentrés sur le site, et couraient donc un danger de mort imminent, face auquel les agents n’auraient rien fait. Ils sont donc poursuivis aujourd’hui pour non-assistance à personne en danger.

La défense, elle, estime que cette phrase n’indique en rien que les policiers savaient où se cachaient les jeunes. Une thèse appuyée par le fait que Sébastien Gaillemin aurait lui-même recherché les trois fuyards, sans les trouver, dans le site EDF. Une enquête interne à la police avait d’ailleurs conclu à l’absence de responsabilité des deux agents qui n’ont jamais été sanctionné par leur hiérarchie.

Si le tribunal correctionnel prononce la relaxe, plus aucun recours ne sera possible pour les parties civiles après dix ans de procédure. A l’inverse, si les deux policiers sont reconnus coupables, l’affaire pourrait se prolonger, leur avocat Daniel Marchat ayant déjà annoncé que des recours seront lancés face à cette éventualité. Sébastien Gaillemin et Stéphanie Klein risquent en effet cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Les parties civiles ont de leur côté demandé 1,6 million d’euros de dommages et intérêts.

La mort de Zyed et Bounna avait été le détonateur de trois semaines d’émeutes urbaines, les plus importantes de l’histoire contemporaine en France, ayant nécessité notamment la mise en place de l’Etat d’urgence et d’un couvre-feu par les autorités.   

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