Pour ne pas qu'elles soient "nunuches avec les garçons", il viole ses filles
"Il a volé mon enfance et même mon futur". Deux sœurs témoignaient mardi 16 dans l'après-midi devant le la cour d'assises du Rhône à Lyon, dans le cadre du procès de leur père. Il est accusé de les avoir violées à maintes reprises pendant plus de dix ans.
Lucie et Sandra (les prénoms ont été changés) ont aujourd'hui 23 et 21 ans et tentent de se reconstruire après des années d'enfer. Dès leurs six et deux ans, elles ont été abusées plusieurs fois par semaine par leur père.
Leur mère, aide soignante, n'était au courant de rien jusqu'à ce que ses filles brisent le silence en 2013. Effondrée de n'avoir rien vu, son mari agissait dans la chambre parentale lorsqu'elle était au travail, elle s'est constituée partie civile.
Cela fait maintenant cinq ans que les sœurs ont témoigné, pourtant la douleurs qu'elles éprouvent en se souvenant de leur enfance est encore vive et ne disparaitra certainement jamais.
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"Il nous a tout fait", expliquait l'une d'entre elle. Des caresses, des baisers, des fellations, des pénétrations anales et vaginales, elles ont dû décrire les actes que leur faisait subir leur père et qu'il nie en partie aujourd'hui. Cet ambulancier ne reconnait que les baisers et caresses, pas les viols.
"Il me disait qu’il voulait être le premier et que c’était normal de faire mon éducation. Histoire de ne pas être nunuche avec un garçon", s'est souvenue aînée. Un "entrainement" qui s'est répété "deux à trois fois par semaine". Elle n'en parlera à personne à part à sa petite sœur. "A nos âges, on ne pensait pas au sexe. On ne savait pas ce que c’était. C’est bien plus tard que j’ai compris ce qu’il me faisait", a indiqué cette dernière comme l'a rapporté 20 Minutes.
Le cauchemar de la plus jeune, Sandra, a commencé en 2002. Un jour, son père est venu la trouver et l'a entrainée jusqu'à la chambre parentale où se trouvait déjà sa grande sœur qui lui a alors montré comment satisfaire son père avant qu'elle ne s'exécute à son tour.
"Dès que je rentrais de l’école, je savais ce qui m’attendait. Il me disait «ce soir, tu vas me faire plaisir»", a-t-elle expliqué, à bout de force.
Les deux sœurs tentent aujourd'hui de regarder vers l'avenir mais le chemin est encore long. Lucie, l'aînée, a ainsi expliqué être toujours en proie à des crises d'angoisse et n'accepter aucun contact avec la gente masculine surtout "ceux de 40 ans". Sans emploi, elle est incapable de passer des entretiens d'embauche de peur de se retrouver seule avec un homme.
La plus jeune, Sandra, fait "n'importe quoi" de son propre aveux. La jeune militaire, qui veut prouver qu'elle n'a "rien à craindre dans un milieu d'hommes", se scarifie les bras et les jambes sans pouvoir s'arrêter.
Quant à leur mère, elle a exprimé sa douleur de n'avoir "jamais rien vu". "Je n’ai pas su protéger mes enfants, je n’ai pas su les écouter ni les entendre", a expliqué celle qui était sous l'emprise de ce mari violent et "addict au sexe". Elle aussi était d'ailleurs soumise à des relations sexuelles plusieurs fois par jour.
"Je savais qu’il était intéressé par les femmes, je le voyais se montrer. Mais jamais, je n’ai pensé qu’il aurait pu toucher des enfants… Nos enfants". Il faudra attendre 2011 pour qu'elle trouve la force de divorcer. En 2012, un tiers trouvera une lettre relatant les horreurs subies par les enfants, dans le sac d'une des enfants.
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