Procès d'Abdelkader Merah : la famille "cultivait la haine du juif, la haine de la France", témoigne le frère aîné
Abdelghani Merah témoignait lundi 16 au procès de son frère, Abdelkader, à la cour d'assises de Paris. Son cadet est accusé de complicité dans les tueries perpétrées à Montauban puis Toulouse en mars 2012 par Mohammed Merah.
Les deux hommes n'ont pas eux de contact depuis les événements tragiques: l'aîné s'est décrit d'ailleurs comme "le mouton noir de la famille". Après avoir énoncé le nom de toutes les victimes ainsi que celui de Loïc Liber, le parachutiste aujourd'hui paraplégique, le témoin a expliqué que pour "bien comprendre les actes de terrorisme de (son) frère, il faut apprendre à connaître (sa) famille".
Il décrit alors un père violent, "sympathisant du Front islamiste du salut", parti politique qui demandait la création d'un Etat islamique dans les années 90, qui les "frappait énormément". Elevés dans la "haine du juif, la haine de la France", les frères et sœurs subissaient "la folie et l'abandon des parents".
Pour ce qui était de la religion, une partie de la fratrie n'était pas spécialement pieuse. L'autre partie composée de Souad, Abdelkader et Mohammed l'était beaucoup plus. A tel point que lors du ramadan, la mère de famille disait au témoin "d'aller manger en cachette".
Pour lui, la "radicalité" d'une partie de la famille est arrivée par Souad, "lorsque son premier mari est allée en prison", vite suivie par Abdelkhader qui "façonnera" Mohammed. Son frère décédé "tirait parfois sur les boîtes aux lettres depuis sa voiture" et "montrait des vidéos de décapitation dès qu'on lui mettait un ordinateur dans les mains", évoque le témoins dont les propos ont été rapportés par Europe 1.
Celui qui avait prévenu sa mère, "un jour, tes enfants vont se faire exploser", s'est dit cependant persuadé que ce n'est pas Addelkader qui a "téléguidé" Mohammed à tuer des enfants. Pourtant, "depuis les crimes de sang, ce ne sont plus mes frères, ce n'est plus ma famille", a expliqué Abdelghani Merah qui a ensuite été attaqué par Me Dupont-Moretti qui l'a qualifié "d'enfant de coeur de l'accusation". Le ton est tellement monté entre les deux que le président de la cour a demandé au témoin de quitter la salle.
Les deux frères n'auront pas échangé un seul regard et ne se seront pas confrontés.
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